Bienvenue dans un monde d'écriture

Papa-Longues-Jambes

9782070612666Auteur
Jean Webster

Genre
Épistolaire/Humour

Éditeur
Folio Junior

Nombre de pages
212

Année de parution
1918 [Première parution]
2007 [Édition présentée]

Synopsis
Au début du XX° siècle, aux Etats-Unis, Jerusha Abbott ne connaît à dix-sept ans que son orphelinat ennuyeux, où elle a toujours vécu. Elle apprend qu’un donateur, qui veut rester anonyme, lui offre quatre années d’études supérieures à l’université de jeunes filles, en échange d’une lettre par mois. N’ayant aperçu de ce monsieur que son ombre portée à la lumière des phares, elle le surnomme affectueusement Papa-longues-jambes et lui écrit très souvent. C’est une nouvelle vie qui commence, pour elle qui découvre la liberté, rencontre la haute société américaine, et s’essaye au métier d’écrivain.

Avis
Une lecture bien rafraîchissante, notamment grâce à la personnalité de Judy. Vive, pleine d’humour, toujours optimiste, et ne se laisse pas marcher sur les pieds, Judy Abbott est sans doute une fière représentante des luttes féminines de l’époque. Mais c’est aussi une fine observatrice de sa société contemporaine, qui la fait se questionner sur beaucoup de choses (place des femmes, classes sociales, positionnement politique…), nous livrant un sympathique portrait des États-Unis du début du XXe siècle par les yeux d’une orpheline dont la vie change brutalement.

Mais bien sûr, ce n’est pas que ça. C’est aussi une relation, souvent à sens unique, entre Judy et son bienfaiteur anonyme, racontée à travers les lettres de Judy avec humour et tendresse (ou pas, selon les cas…). Bon, le final est quand même assez prévisible, et cela assez vite. Mais l’intérêt n’étant pas dans le final, mais comment on y arrive et tout ce qui se passe avant, rien de bien grave.

Papa-Longues-Jambes est un roman jeunesse drôle et à l’héroïne attachante, et finalement, c’est bien le plus important, au-delà de l’intrigue autour de ce mystérieux bienfaiteur, qui est nettement facile à éventer avant la fin. Un portrait sympathique et parfois caustique des États-Unis du début du XXe siècle, encore bien efficace sur plusieurs points, et très recommandable.

7 août, 2014 à 11:58 | Commentaires (1) | Permalien


Gatsby le Magnifique

gatsby-le-magnifique-415887Auteur
Francis Scott Fitzgerald

Genre
Drame/Historique

Éditeur
Folio

Nombre de pages
202

Année de parution
1925 [Première parution]
2013 [Édition présentée]

Synopsis
Dans le Long Island des années vingt, la fête est bruyante et la boisson abondante. Surtout chez Jay Gatsby. Aventurier au passé obscur, Gatsby, figure solaire par son rayonnement, lunaire par le mystère qu’il génère, est réputé pour les soirées qu’il donne dans sa somptueuse propriété. L’opulence, de même que la superficialité des conversations et des relations humaines, semblent ne pas y avoir de limites…

Parmi les invités de cet hôte étrange se trouve Nick Carraway, observateur lucide qui seul parvient à déceler une certaine grandeur chez Gatsby, incarnation de multiples promesses avortées…

Avis
Qui est Jay Gatsby ? Une question obsédante pour le narrateur, Nick Carraway, d’autant que son ombre plane sur les personnages dès le début. Une question qui trouvera ses réponses, comme tant d’autres, au fil de ce roman, dès la rencontre entre les deux personnages. Rencontre qui signera le début d’une grande plongée au cœur du monde des nouveaux riches blancs des années 20, entre richesses ostentatoires, racisme, superficialité, et j’en passe…

Mais au-delà de la description d’un mode de vie qui fera toute l’image de cette période dite des années folles, Fitzgerald nous plonge surtout dans une grande tragédie. Une tragédie où égoïsme et superficialité sont les maîtres mots, plongeant les personnages dans un engrenage dont on ne peut que ressortir les rêves broyés par la triste et dure noirceur de la réalité…

En ce sens, la traduction de Jaworski (comme, sans doute, le texte original de Fitzgerald) fait merveille : beaucoup de descriptions et de ressenti, peu de dialogues, et des métaphores et autres sous-entendus lourds de sens, qui servent parfaitement le propos.

Gatsby le Magnifique, c’est l’histoire d’un rêve perdu et de sa vaine poursuite, dans une ambiance de grande fête dont on se réveille avec la pire gueule de bois possible, encore incapable de retrouver la réalité. Une magnifique tragédie, toujours tristement actuelle…
Court mais puissant, un livre à lire, une plongée en apnée dans un univers impitoyable, et une grande leçon de vie, finalement.

23 juillet, 2014 à 11:38 | Commentaires (0) | Permalien


La Tour Sombre Tome 3 Terres Perdues

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Stephen King

Genre
Fantastique/Fantasy/Science-Fiction

Éditeur
J’Ai Lu

Nombre de pages
346

Année de parution
1991

La Tour Sombre, tome 1 : Le Pistolero
La Tour Sombre, tome 2 : Les Trois Cartes

Synopsis
Roland de Gilead et ses compagnons Eddie et Susannah poursuivent leur chemin en direction des Terres Perdues, nouvelle étape vers la Tour Sombre. Or le Pistolero perdra l’esprit s’il ne sauve pas Jake, ce garçon qu’il a déjà trahi mais qu’il n’oublie pas. Comment le ramener vers l’Entre-Deux-Mondes aride et périlleux dans lequel ils cheminent ? II existe peut-être une clé à cette énigme, une clé que seul Eddie peut façonner… II leur faudra dès lors traverser Lud, cité livrée au chaos, et affronter Blaine, le monorail fou, dont ils devront déjouer les pièges, au risque d’y perdre la vie… et d’échouer dans cette quête devenue leur raison d’être.

Avis
Une ambiance western imparable, du gros fantastique, une quête digne des grandes épopées fantasy, et des références multiples à la culture populaire cinéma/musique/littérature. Voilà ce que propose La Tour Sombre. Du moins, en très gros.

Parce que la quête de Roland, c’est bien plus que ça. C’est le sens même de sa vie, sa raison d’exister. Son ka. Et il est prêt à tout pour l’atteindre. Nous retrouvons nos héros là où le tome 2 les avait laissés, prêts à continuer d’avancer. Mais Roland a un problème à régler, un problème qui peut détruire sa vie comme le ka-tet qu’il forme avec Eddie et Susannah. Mais le plus gros défi viendra de Lud, ville fantôme sur laquelle veut régner le terrible Homme Tic-Tac…

Stephen King nous plonge encore plus profondément dans son imagination débordante et un univers plus que prenant. On retrouve son style simple et percutant, son amour des objets maudits/possédés, et sa capacité à imaginer des personnages absolument horribles (physiquement et/ou psychologiquement). Impossible d’abandonner une telle quête, on veut toujours savoir ce que cache la page suivante. Et il y a cet invité spécial à la fin…

Plus la quête avance, plus la Tour semble s’éloigner sous les péripéties qui mènent à elle. Et plus on se demande ce que King peut encore nous réserver comme surprises. Avec l’épilogue de ce tome 3, elles s’annoncent énormes pour le tome 4. La marche du Pistolero est encore loin d’être finie, et c’est un plaisir de le suivre à chaque volume. Attention, chaque petit détail peut être important, désormais… ;)

17 juillet, 2014 à 10:48 | Commentaires (1) | Permalien


L’Épée de Vérité, tome 1 : La Première Leçon du Sorcier

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Terry Goodkind

Genre
Fantasy

Éditeur
France Loisirs

Nombre de pages
638

Année de parution
2005

Synopsis
Jusqu’à ce que Richard Cypher sauve cette belle inconnue des griffes de ses poursuivants, il vivait paisiblement dans la forêt. Elle ne consent à lui dire que son nom : Kahlan. Mais lui sait déjà, au premier regard, qu’il ne pourra plus la quitter. Car, désormais, le danger rôde en Hartland. Des créatures monstrueuses suivent les pas de l’étrangère. Seul Zedd, son vieil ami ermite, peut lui venir en aide… en bouleversant son destin. Richard devra porter l’Épée de Vérité et s’opposer aux forces de Darken Rahl, le mage dictateur.
Ainsi commence une extraordinaire quête à travers les ténèbres. Au nom de l’amour. À n’importe quel prix.

Avis
Bon, heu, alors, par où et quoi commencer ? Si je me pose la question, c’est parce que Terry Goddkind m’a vraiment assommé avec ses idées, me laissant me demander jusqu’où il oserait aller rien qu’avec ce premier volume d’une série de onze… Sans compter les « bonus » (préquelles, suites, etc…).

Si on voit tout de suite que l’histoire est le gros classique de l’Élu contre le vilain dictateur, RIEN, et je dis bien RIEN, ne peut préparer le lecteur à l’assaut que son cerveau va subir en lisant ceci ! Si je ne savais pas trop comment définir un auteur bien bourrin et pas subtil, j’ai maintenant une définition parfaite pour ça : Terry Goodkind.
Avec Goodkind, c’est simple : deux personnages de sexe opposés qui viennent de se rencontrer sont aussitôt les amis les plus forts et les plus fidèles jusqu’à la mort, avant de se rendre compte qu’ils s’aiment quelques temps plus tard… Voire tout de suite, éventuellement.
Côté méchants, on ne va pas faire dans la demi-mesure, hein. Darken Rahl est donc un grand blond aux yeux bleus, comme ses troupes d’élite (on voit PAS DU TOUT la race aryenne là-dedans, voyons…). Il tue, pille, détruit, viole, etc… La routine, quoi. Notons également qu’il se fait appeler le Petit Père Rahl (tiens, ça me rappelle le Petit Père du Peuple Josef Staline, ça…) et prétend agir pour le bien du peuple, évidemment. Quant à son homme de main, on tape carrément dans le pédophile reconnu. Soulignons enfin que les deux aiment voir leurs victimes se débattre dans leurs pièges… Bref, si vous n’avez pas encore compris que ce sont les gros méchants, on ne peut plus rien pour vous, là.

S’il n’y avait que ça, encore…
Le souci est aussi que les réactions de Richard sont dignes d’un gosse de cinq ans et que tout s’enchaîne à grands renforts de Deus ex Machina, sans aucune logique, juste parce que Richard est exceptionnel, est l’Élu, a le don, etc…
Sérieusement, ce type est tellement hors du commun que, sans AUCUN effort à part celui de la parole, il va réussir à trouver les réponses à des questions et énigmes par pure intuition, neutraliser de la magie sans rien faire, rallier à sa cause ou retourner contre leur maître quelques agents de Rahl, et j’en passe, c’est comme ça tout le long.
Goodkind tente bien de nous expliquer certaines choses de l’univers, mais ces règles n’ont tout simplement plus cours dès que Richard arrive sur les lieux. Il n’a quasiment aucune difficulté à faire quoi que ce soit…

Au final, Goodkind enchaîne les péripéties en vrac pour faire avancer une intrigue qui ne repose finalement sur rien, tant Richard peut tout faire sans effort. Ne reste que l’action et quelques passages sympathiques pour maintenir l’intérêt. Et c’est fort dommage.
Parce que, avec un traitement plus réfléchi, plus de sens dans l’enchaînement des idées, on aurait pu avoir quelque chose de certes peu original, mais assez efficace et prenant. Là, on a juste beaucoup de ridicule vaguement sauvé de ci de là par quelques éclairs de lucidité…

Et pour les Deus ex Machina, mention spéciale à la toute fin. Oh, et tant que j’y pense, il a caché une grosse copie de Gollum là-dedans. Si, si, difficile à trouver. Ou pas… :D
Bref, une bonne grosse série B qui flirte très dangereusement avec le Z… Peut-être vous parlerai-je de suite un jour, mais sachez que ce tome 1 se suffit à lui-même et peut très bien être lu seul. Pas tout à fait dégueulasse, mais on peut légitimement se demander pourquoi c’est un tel classique (voire culte) du genre…

15 avril, 2014 à 19:43 | Commentaires (6) | Permalien


Millenium aura un tome 4 !

millenium-affiche-canalL’idée d’un volume 4 à la saga de Stieg Larsson titille les esprits depuis maintenant pas mal de temps. La dernière fois qu’on en avait entendu parler, c’est quand Eva Gabrielsson affirmait être en possession d’environ 200 pages déjà écrites par Larsson pour un 4e tome, et comptait bien l’écrire une fois les soucis judiciaires passés.

Si j’ignore où en sont les problèmes de justice entre Eva et les héritiers de Larsson, en revanche, elle peut oublier l’idée du tome 4. En effet, l’éditeur suédois Norstedts vient de commander l’écriture d’un quatrième volume à David Lagercrantz, co-auteur de la biographie de Zlatan Ibrahimovic.

L’auteur a déjà débuté l’écriture du livre, qui est d’ores et déjà prévu pour une sortie à l’été 2015. On retrouvera le duo Mikael Blomqvist/Lisbeth Salander, dans une intrigue qu’on nous promet inspirée et respectueuse de la trilogie originelle, tout en étant assez imprégnée du style et des idées de Lagercrantz pour s’en démarquer.

Quant à Eva Gabrielsson, elle est très surprise de l’initiative et se demande même si l’éditeur a le droit de commander ainsi une suite. Et elle est déçue qu’il essaie de faire plus d’argent. Ou peut-être juste déçue que ce ne soit pas elle qui en profite, comme elle en avait l’intention…

18 décembre, 2013 à 15:41 | Commentaires (5) | Permalien


Jon Shannow : L’Intégrale de la Trilogie

1105-10ans-shannow_orgAuteur
David Gemmell

Genre
Fantasy/Western/Post apo

Éditeur
Bragelonne

Nombre de pages
744

Année de parution
2011

Synopsis
Dans un monde où la civilisation a été remplacée par une ère de barbarie et de cruauté, un homme solitaire est en quête de rédemption. Son nom est Jon Shannow.
Pour une raison qu’il ignore, il semble avoir éveillé la colère d’Abaddon, le chef d’une gigantesque armée de fanatiques religieux pratiquant le sacrifice humain afin d’apaiser les Pierres de Sang, morceaux d’étoiles dotés d’étranges pouvoirs.
Mais Abaddon a commis une erreur : il a enlevé la seule femme qui compte aux yeux de Jon Shannow. Pour la sauver, l’homme errant est capable de remuer le ciel et la terre… et l’enfer.

Avis
Imaginez Clint Eastwood, avec son poncho et ses revolvers, dans un monde post-apocalyptique où l’on trouve aussi des traces de magie. C’est bon, vous l’avez en tête ? Alors, vous avez Jon Shannow. Parce que David Gemmell, ici, mélange allègrement le western au fantastique et à la fantasy, saupoudrant tout ça de bon nombre de questions sur le Bien et le Mal, notamment par l’intermédiaire de la religion, Jon étant un fervent chrétien qui cite souvent la Bible. Et se pose beaucoup de questions, donc, autant à son sujet qu’à celui des écritures.

Mettons les choses au clair tout de suite : Jon Shannow est un tueur. Un homme qui ne connaît qu’une façon de s’opposer au Mal et à la violence : faire parler les revolvers. Et Abbadon l’apprendra, avec ses Enfants de l’Enfer, à ses dépens…
Davi Gemmell nous plonge dans un univers digne d’un Mad Max imaginé comme un western, et c’est fort réussi. Comme toujours, c’est rapide et percutant, et les codes du genre sont bien réutilisés, on suit Jon dans sa quête de Jérusalem, de paix et de vengeance avec grand intérêt, même si le côté religieux est peut-être parfois trop présent. Cela dit, il apporte un grand intérêt dans les tourments moraux de Jon.

L’univers se complexifie dès le tome 2, avec l’arrivée d’univers parallèles et l’importance des choix et de leurs conséquences. Un choix de Gemmell qui en rajoute dans la caractérisation de Jon, noircit encore un peu l’univers, et offre plus de dilemmes. Une très bonne idée, d’autant qu’il ne se perd pas dans le concept.
Malheureusement, au-delà de ça, les tomes 2 et 3 n’atteignent que rarement la portée du premier. Notamment le 3 qui, s’il démarre bien avec un petit côté Pale Rider et offre un très bel épilogue, se révèle vite plus faible et lent que les précédents. Mais pas de quoi trop bouder, Gemmell sait rester assez efficace tout de même.

Tout ça pour dire, donc, que cette trilogie est vraiment très sympathique dans son genre, sans pour autant être exceptionnelle, et offrira de bons moments de lecture à qui voudra se lancer dans cet univers.

8 décembre, 2013 à 20:43 | Commentaires (2) | Permalien


La Planète des Singes [1968]

La Planète des Singes [1968] dans Critiques d'adaptations ciné/télé 110907055744378192Réalisateur
Franklin J.Schaffner

Casting
Charlton Heston, Roddy McDowall, Kim Hunter, Maurice Evans, Linda Harrison…

Date de sortie
25 avril 1968

Durée
1H52

Genre
Science-Fiction

D’après La Planète des Singes, de Pierre Boulle

Synopsis
Parti en 1972, l’engin spatial américain Icare, avec à son bord quatre membres d’équipage traverse l’espace à une vitesse proche de la vitesse de la lumière. Au terme d’un voyage de 18 mois, le vaisseau s’écrase en l’an 3978 sur une mystérieuse planète, au cœur d’une région désertique. Les trois survivants du crash, le capitaine George Taylor, ainsi que les lieutenants John Landon et Thomas Dodge, découvrent très vite que ce monde est peuplé d’hommes primitifs dominés par une race de singes très évolués. Bientôt, Dodge est abattu par les singes, Landon capturé, de même que Taylor, de surcroît blessé à la gorge. Deux scientifiques, Zira et Cornélius, s’intéressent de près à Taylor…

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Avis
Si la seconde adaptation signée Tim Burton n’est pas la daube infâme décrite par pas mal malgré le fait qu’il s’agisse clairement d’un pur film de commande, force est de constater que son orientation très action est loin d’égaler la profondeur de ce premier film, malgré une organisation sociale des singes moins caricaturale que la simple inversion des rôles présentée ici.

En plaçant les dominateurs racistes dans la peau des dominés victimes, c’est tout le dévoiement du système social qui est montré, avec ses inégalités persistantes et ses préjugés. Je vous laisse imaginer l’impact à l’époque de la sortie (avec le contexte du combat des Noirs pour leurs droits, la guerre du Viêt Nam, Malcolm X assassiné en 1964, Martin Luther King la même année que la sortie du film…).
Une impitoyable critique sociale démontrant toute l’absurdité d’une société fondée sur la religion, les préjugés, et l’absence de réflexion (l’œil avisé notera la réutilisation des singes de la sagesse sur l’une des scènes les plus importantes), et qui soulève au final la question de la prolifération nucléaire.

Et si le fond est parfait, la forme est à l’avenant. Les acteurs sont excellents, le maquillage de singe est bluffant encore aujourd’hui (on notera d’ailleurs que les singes de la version Burton sont également des acteurs costumés et maquillés, pas de SFX non plus), les paysages sont magnifiques, la séquence de la chasse assomme toujours autant et, si les dialogues peuvent paraître un peu convenus, ils n’ont pas vraiment perdu de leur efficacité.

Peu d’action, mais beaucoup de réflexion, pour une perle du cinéma de science-fiction et d’anticipation envers laquelle le seul reproche qui me vient à l’esprit est la vague de suites…

31 mars, 2013 à 22:09 | Commentaires (0) | Permalien


Bret Easton Ellis reprend la plume

Bret Easton Ellis reprend la plume dans Actu ellis-breteastonBonne nouvelle pour les fans et pour Twitter, moins bonne pour les accros des dérapages. Oui, Bret Easton Ellis, l’auteur de American Psycho, qui n’a rien publié depuis 2009 et ne semblait pas avoir retrouvé l’envie d’écrire, préférant sans doute devenir le plus gros troll de Twitter, a retrouvé envie et inspiration et planche sur un nouveau roman dont il a débuté les recherches et notes la dernière semaine de janvier.

L’auteur nous explique comment l’idée lui est venue, entre une vieille amie de fac et un embouteillage en janvier, dans une tribune sur Medium.

Il en profite ici pour nous livrer sa vision du processus d’écriture et de son évolution, la vision qui a mené à l’idée du roman (et peut-être par là même les premiers mots).

Quelques morceaux choisis et traduits chez BibliObs.

Bref, l’enfant terrible autant de la littérature américaine que du cinéma est de retour à ses activités premières, après des idées de scénario qui n’ont rien donné nulle part. Et ça, ça ne peut que faire plaisir aux amateurs de son style.

6 mars, 2013 à 19:23 | Commentaires (0) | Permalien


Dragon Age, tome 1 : Le Trône Volé

Dragon Age, tome 1 : Le Trône Volé dans Critiques et chroniques littéraires dragonageAuteur
David Gaider

Genre
Fantasy

Éditeur
Milady

Nombre de pages
448

Année de parution
2009

Synopsis
Lorsque la bien-aimée Reine Rebelle est assassinée, son fils Maric entreprend de la venger. La nation de Férélden, qui avait jadis prospéré sous le règne de sa famille, souffre désormais sous le joug cruel des envahisseurs orlésians.
Maric devient bientôt le chef de l’armée rebelle déterminée à arracher Férélden des mains d’un tyran étranger. Seulement aidé de deux vrais alliés – le taciturne hors-la-loi Loghain et la magnifique guerrière Dame Rowan – le Prince Maric doit accomplir son destin et se jeter dans la bataille afin de reconquérir le trône volé.

Avis
Les jeux vidéo Dragon Age sont parmi les plus appréciés du genre RPG grâce au savoir-faire de BioWare, notamment sur le scénario et son traitement. On pouvait donc s’attendre à ce que ce tome 1 d’une trilogie de romans nous racontant l’histoire du roi Maric, évoquée dans les jeux, soit à la hauteur, d’autant que cette trilogie (dont seul ce tome 1 existe en français) est signée du scénariste principal de Dragon Age, déjà à l’œuvre sur Baldur’s Gate et d’autres…
Malheureusement, on déchante vite. En effet, si Gaider est sans doute un bon scénariste parmi d’autres dans les équipes de BioWare, il s’avère rapidement qu’il est nettement moins doué quand il part à l’aventure du roman en solitaire.

Évacuons le suspense de suite. Le principal intérêt de ce tome 1, qui se lit d’ailleurs sans problème tout seul, est bien de dévoiler le passé de Maric, Rowan et Loghain. Passé cela, l’univers de Dragon Age, et une efficacité toute relative, l’amateur déjà assez bien rodé de fantasy aura du mal à ne pas sortir le facepalm à chaque chapitre.
Le Trône Volé est en effet la meilleure définition du mot « cliché ». Un véritable annuaire du domaine en fantasy.

Vous voulez une trahison en guise d’élément déclencheur ? Un prince qui ne sait rien faire au départ ? Une bromance bien virile à base de « je te hais à l’origine, mais on finit quand même les meilleurs amis du monde entier jusqu’à la mort » ? Un triangle (voire quatuor) amoureux ? Un agent double qui fianlement triple par que les gentils, ils sont sympas, finalement ? Quelques Deus ex Machina quand les héros sont au plus mal ? Une virée dans des souterrains bourrés d’araignées géantes ? Un méchant tellement méchant qu’il se sent forcé de tuer au moins un type par jour et de planter des têtes à sa porte pour étaler son sadisme ? Et d’autres choses encore, comme la soif de pouvoir à venir ?
Vous avez tout ça là-dedans ! Si.

Un défilé de clichés plus ou moins irritants, englués dans un style (enfin, une traduction) assez plat, et avec quelques répétitions. Sans oublier, pour ceux qui connaissent les jeux, les termes spécifiques à Dragon Age traduits d’une façon tout à fait différente (Iarl devient Arl, Tiern devient Teyrn, les Tréfonds deviennent les Routes Profondes, etc…).

Le Trône Volé est donc finalement une série B sans grande prétention, si ce n’est nous raconter l’histoire de Maric, qui aura bien du mal à convaincre les amateurs un minimum éclairés de fantasy. Cela dit, il peut être un bon premier pas pour une introduction en douceur au genre.

27 décembre, 2012 à 13:20 | Commentaires (0) | Permalien


L’Ange de la Nuit, tome 3 : Au-Delà des Ombres

L'Ange de la Nuit, tome 3 : Au-Delà des Ombres dans Critiques et chroniques littéraires langedelanuitAuteur
Brent Weeks

Genre
Fantasy

Éditeur
Bragelonne [Grand format]
Milady [Poche]

Nombre de pages
552 [Grand format]
697 [Poche]

Année de parution
2009 [Grand format]
2011 [Poche]

L’Ange de la Nuit, tome 1 : La Voie des Ombres
L’Ange de la Nuit, tome 2 : Le Choix des Ombres

Synopsis
Le tueur parfait n’a pas de conscience, il a une mission.
Cénaria est un royaume brisé et exsangue où règnent la famine et le désespoir. Il n’est plus défendu que par une armée misérable. Kylar Stern voudrait placer son ami Logan sur le trône, mais comment réussir sans recourir au meurtre? Au nord, le nouveau Roi-dieu a un plan. C’est de la pure démence mais, s’il parvient à le réaliser, personne ne pourra plus l’arrêter. Kylar a enfin appris le prix tragique de l’immortalité. Pour sauver ses amis, et peut-être même ses ennemis, il doit accomplir l’impossible: assassiner une déesse. S’il échoue, il condamnera la moitié d’un continent. S’il réussit, il perdra tout ce à quoi il tient.

Avis
Après deux premiers tomes franchement bons, il fallait que le final soit à la hauteur. Et c’est tout à fait le cas en ce qui me concerne.

Kylar livre ici l’ultime bataille de la guerre, celle qui définira l’avenir du continent, mais aussi le sien, d’autant qu’il sait désormais ce qu’il doit payer pour sa récente immortalité, et comprend enfin ce qu’a pu traverser Durzo au fil des siècles…
Les enjeux sont posés, Kylar affronte son plus gros défi, les personnages sont seuls face à eux-mêmes, et ça ne déçoit pas. Certes, certains enjeux peuvent paraître classiques, de même que le traitement de la guerre avec les alliances et tout le reste… Mais la plume de Brent Weeks reste efficace, de même que ses personnages bien campés.

D’autant qu’il résiste à la tentation de nous offrir des moments épiques tout du long sous prétexte que c’est la guerre. Non, ici, nous passons du temps avec les stratégies et les doutes, avec les choix et leurs conséquences, jusqu’à une fin qui laisse à Kylar le choix entre la peste et le choléra.
Les sentiments prédominent dans cet épilogue, ce sont eux qui mèneront chaque personnage vers la fin de son histoire, qu’elle soit heureuse ou tragique, et ça ne se fera pas sans dégâts…

Difficile de vous en dire plus sur l’ensemble sans spoiler, aussi conclurai-je simplement qu’il s’agit là d’une très bonne conclusion à une très bonne trilogie, qui se maintient ainsi tout du long à un assez haut niveau. Bref, à lire pour tout amateur de fantasy =)

6 novembre, 2012 à 16:50 | Commentaires (1) | Permalien


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