Fyctia ou comment les concours de graphisme se transposent à l’écriture
Oh, un petit concurrent à Wattpad qui débarque. Et pourquoi pas ? Après tout, plus on peut exposer son écriture, mieux c’est, n’est-ce pas ? Surtout quand on peut bénéficier du retour d’éditeurs, comme le promet le site. Ah, mais attendez, Fyctia promet aussi autre chose sur l’annonce du site : le projet se présente en effet comme un concours d’écriture, avec un contrat d’édition chez un éditeur de best-sellers pour le vainqueur.
Bon, allez, après tout, pourquoi pas ? Avoir des retours, des avis, et la possibilité d’être édité, c’est un peu le rêve, et finalement, c’est un peu comme Wattpad, qu’est-ce qui pourrait bien mal tourner ? Hé bien, c’est la page Facebook qui nous répond là-dessus, et je vous promets que je vais essayer de rester calme.
Il y a en effet cette image qui chatouille un peu…
On y apprend donc le fonctionnement de Fyctia, et comment ça se moque un peu du monde…
Au début, tout va bien. On lance le thème et le concours, on poste son premier chapitre, les lecteurs lisent et aiment (ou pas)… Bref, la routine. Sauf que la suite pue le concours de graphisme foireux. En effet, seuls ceux qui auront reçu assez de « J’aime » auront le droit de continuer à poster leurs chapitres, et il en faudra de plus en plus à chaque palier ! Les autres ? Allez vous faire voir ailleurs et retournez sur un autre service ou sur vos blogs, Fyctia ne veut plus de votre texte, il vous faudra attendre le prochain thème pour poster du contenu dessus !
Ensuite, forcément, seuls les plus appréciés pourront être finalistes, et il leur faudra au moins 15 chapitres pour ça. Pas moins. C’est ensuite que le grand vainqueur sera désigné par un jury issu de la communauté et des éditeurs, et aura droit à son contrat d’édition (pour un titre potentiellement pas fini à ce moment, donc…).
Vous la sentez, la bonne grosse saloperie, là ? Non seulement, les textes pas assez appréciés n’auront pas de suite sur le service (se coupant donc potentiellement de quelques lecteurs potentiels qui n’iraient pas voir ailleurs), mais en plus, ça va être de la course aux « Like », avec de fortes probabilités que la prise de risques soit plus que minimale et qu’on tourne à « Bon, qu’est-ce qu’ils aiment, que je case ça dans ce chapitre pour m’assurer de continuer ? ». En un mot : une usine formatée ! Oui, ça fait trois, et alors ?
Ce truc n’a rien de « writer friendly », c’est juste du business d’un incroyable cynisme. Et le pire, c’est que ça va marcher, tant ils vendent du rêve !
Le lancement est prévu le 2 juillet, et je n’ai que quatre mots à leur dire : Allez vous faire voir !
Quant aux auteurs intéressés, on ne le répétera jamais assez, mais si vous voulez produire, alors, soyez égoïstes ! La phase d’écriture ne dépend que de VOUS, l’histoire doit être racontée selon la façon dont VOUS la voulez, avec les rebondissements que VOUS voulez y voir, sans vous soucier de qui aime ou pas. L’avis des lecteurs ne compte que sur une histoire finie, pour corriger les points qui posent problème. Avant cela, il ne sert à rien !
C’est la seule règle d’écriture valable. Sauf si vous préférez aller taper dans la course aux appréciations et vous formater sur ce qui marche, hein… Après tout, c’est vous qui choisissez.
Amazon prépare une nouvelle forme de rétribution des auteurs
Vous ne rêvez pas, il y a de l’activité, I’m back to the business ! Et, fidèle à mes habitudes, je ne reviens pas discrètement, mais en fracassant la porte et en venant gueuler un peu ! Parce que vous aimez me voir râler, hein, avouez-le. Et que c’est quand même plus drôle comme ça. Mais bref. Vous n’êtes sans doute pas sans savoir que la situation des auteurs est proche d’un tournant : la question de leur rémunération prend de plus en plus d’importance, la remise en cause du système classique de l’édition également, bref, on sent que quelque chose va changer dans des délais plus ou moins imminents, même si rien n’est encore vraiment fait. Et donc, Amazon a décidé d’entrer dans la bataille avec une idée assez révolutionnaire quant à la question de la rémunération : payer, dès juillet, ses auteurs (les autoédités sur ses plates-formes, donc, et forcément en numérique) au nombre de pages « tournées » ! Oh, en voilà une idée qu’elle est PAS BONNE ! Mais genre pas du tout.
Je ne remets pas en cause l’envie de changer le système de rémunération, loin de là, mais le bien fondé de l’idée est… plus que discutable, dirons-nous, histoire de rester poli (ma politesse est légendaire, oui !). Donc, vous allez me demander ce qui ne va pas avec ça, n’est-ce pas ? Simple : nous allons nous retrouver devant une magnifique situation d’inégalité entre les auteurs.
En effet, si la situation actuelle n’est pas parfaite, elle a au moins le mérite d’être la même pour tout le monde, à savoir une commission précise du prix sur chaque vente. Pour gagner plus, il faut donc vendre plus (ou toucher le jackpot de l’adaptation), ce qui n’implique qu’une seule action de la part du lecteur : acheter le livre (et ne me lancez sur « Non mais, tu déconnes ? C’est pas égal, avec les auteurs de best sellers qui squattent les ventes ! », je vous répondrai simplement que l’idée de base l’est, et que le matraquage marketing est un autre souci à part entière, et que ça n’a pas tout à fait sa place ici).
Dans l’idée d’Amazon, divers petits facteurs viennent démontrer la grosse inégalité qui va débarquer…
1) Tous les auteurs ne sont pas aussi prolifiques que George RR Martin ou Ken Follett !
En effet, il suffit d’être un minimum lecteur (et c’est encore plus simple en écrivant soi-même) pour voir que tout le monde n’a pas la même capacité de production. Certains étalent leurs histoires sur 300 pages voire moins, d’autres dépassent les 1000, d’autres écrivent principalement des nouvelles qui, par définition, sont des textes courts… Donc, il faudra produire plus pour espérer gagner autant que d’autres. Vous aimeriez être obligé de faire des heures supplémentaires pour avoir la même paie que votre collègue, pour le même travail, juste parce qu’il travaille plus vite et prend de l’avance sur le travail du lendemain ? Non, hein ? Hé bien, là, c’est pareil ! À moins que le barème de rémunération change selon le nombre de pages pour éviter de trop désavantager les textes plus courts, mais j’ai des doutes…
2) Tous les livres ne sont pas lus entièrement !
Sans même parler de ceux qui ne sont pas lus du tout… En effet, le lecteur accumule les livres selon ses envie, et il est bien plus facile et rapide d’acheter que de lire (si vous voyiez ma biblio et que je vous faisais l’inventaire du pas encore lu…), ce qui est logique. Mais ensuite, donc, certains livres sont abandonnés en cours de route pour diverses raisons, d’autres attendent des mois voire des années avant d’être lus…
Et si je parle de ceux qu’on lit et relit au détriment des non lus, on en a encore pour un certain temps…
Bref, cette idée est une idée de merde (je vous avais dit que ma politesse était légendaire), qui va créer un gouffre entre les auteurs, condamnés à s’adapter (se mettre à la série de nouvelles ou au feuilleton : plus le texte est court et se termine sur un cliffhanger, plus on a envie d’aller au bout et de lire la suite) ou à disparaître ailleurs (le problème étant que « ailleurs » est moins connu, donc, moins vendeur. Le chat qui se mord la queue). En supposant que le mouvement ne soit pas suivi et ne s’étende pas à une bonne partie du milieu littéraire numérique…
Écriture : Mémoires d’un Métier
Auteur
Stephen King
Genre
Essai
Éditeur
Le Livre de Poche
Nombre de pages
350
Année de parution
2003
Synopsis
Quand Stephen King se décide à écrire sur son métier et sur sa vie, un brutal accident de la route met en péril l’un et l’autre. Durant sa convalescence, le romancier découvre les liens toujours plus forts entre l’écriture et la vie. Résultat : ce livre hors norme et génial, tout à la fois essai sur la création littéraire et récit autobiographique. Mais plus encore révélation de cette alchimie qu’est l’inspiration. Une fois encore Stephen King montre qu’il est bien plus qu’un maître du thriller : un immense écrivain. La vie n’est pas faite pour soutenir l’art. C est tout le contraire.
Avis
Quand le King parle, on se tait et on écoute. Et c’est tout à fait valable ici. Stephen King fait appel à son expérience personnelle, sa sincérité et son humour pour nous livrer les secrets de son parcours d’écrivain et de ses méthodes d’écriture. Et c’est ce qu’il faut garder à l’esprit : pas de recette miracle ici, uniquement des conseils basés sur sa méthode de travail. À vous de choisir ce que vous en garderez.
Le livre est partagé en quatre parties.
CV : Une série d’anecdotes autobiographiques assez sympathiques, à travers lesquelles King nous détaille les origines de son imaginaire et des sujets de ses livres.
Boîte à Outils : Là, on commence à entrer dans les choses sérieuses et à parler des bases nécessaires à un bon travail d’écriture (vocabulaire, maîtrise de la langue, etc…).
Écriture : Bien, là, c’est la partie vraiment technique. Si vous n’êtes pas dans l’idée d’écrire de façon sérieuse et, à terme, professionnelle, en faisant éditer et vendre vos textes, refermez le livre tout de suite (et j’irais jusqu’à dire que vous pouvez le refermer à la partie précédente). Au menu, donc, des détails sur le milieu de l’édition, le travail de corrections, le style…
De la Vie : Un Post Scriptum : King parle ici à cœur ouvert en nous décrivant dans tous les détails dont il se souvient l’accident qui a failli le tuer en 1999. Et l’importance qu’a eue la reprise du travail d’écriture dans l’épreuve. On conclut sur une liste de livres qu’il juge comme étant les meilleurs des trois ou quatre dernières années précédant l’écriture du livre.
La lecture est rapide grâce au style de l’auteur autant qu’à la traduction. Ce n’est pas à un cours qu’est convié le lecteur, mais à une discussion avec Stephen King autour du métier d’écrivain. Et c’est ce qui fait sa force. Pas de cours pompeux, pas d’arrogance, juste un auteur qui se livre.
Bref, un ouvrage assez incontournable pour qui veut écrire de façon sérieuse. Pour les autres, vous pouvez toujours mieux connaître King avec la première partie, mais ça sera le principal intérêt.
Pseudo or not pseudo ?
C’est suite à une petite série d’articles sur Espaces Comprises que j’ai décidé de me lancer à mon tour sur le sujet. Bon, vous savez déjà que je poste sous mon vrai prénom et, si vous suivez ma page FB, vous avez la réponse : je compte écrire sous mon vrai nom.
La question, c’est donc « Pourquoi? ». Pourquoi ne pas avoir cédé au pseudo, comme King à ses débuts, surtout que c’est l’assurance d’une certaine tranquillité tant que le secret n’est pas éventé…
C’est assez simple ^^ Je ne veux pas porter de masque sur mon nom. Nous portons tous des masques presque en permanence dans notre vie, pour tout et n’importe quoi, et j’ai décidé de lâcher les miens depuis pas mal de temps. Croyez-moi, ça fait du bien et ça libère de pas mal de poids.
Donc, dans cette optique, il était évident que le pseudo n’était pas pour moi ^^ Et puis, avec le nom que j’ai, à défaut d’être retenu, je pense pouvoir marquer à sa seule évocation XD Et puis, un pseudo, c’est un coup à vous retrouver confronté à chaque action quotidienne au pire des monstres jamais engendrés par l’Homme, j’ai nomme les administrations et leur fonctionnement encore pire que tout ce que Kafka, Dali et Ionesco réunis auraient pu imaginer !
Et puis, surtout, il reste le simple argument du travail. Ce que j’écris vient de moi, c’est mon écriture, mes lignes, mon travail, le produit de ma seule imagination. Alors, pourquoi irais-je, d’une certaine façon, le renier avec un autre nom ? Cet avis n’engage que moi, évidemment ^^
Utiliser un pseudo pour des écrits que je ne montrerais pas à tous, par leur forme, leur fond, et/ou leur genre ? Et pourquoi j’irais renier ce qui n’est pas politiquement correct, en me compliquant la vie au passage ? ^^
Pour toutes ces raisons et pour une certaine flemmardise face à ces antres démoniaques que sont les bâtiments administratifs, je refuse l’utilisation d’un pseudo, tout simplement ^^
Une nouvelle fanfiction de Twilight bientôt publiée
Avec la sortie prochaine du cinquième film qui relate la seconde moitié du quatrième et dernier tome, on aurait pu croire que le phénomène Twilight allait être obligé de s’arrêter, ne survivant plus qu’à travers les fans sur le Net, de différentes façons.
Mais éditeurs, producteurs, et même auteurs ne semblent pas du même avis. Il est en effet difficile d’ignorer le succès actuel de Cinquante Nuances de Grey, qui est à la base une fanfic de Twilight et dont les noms ont été changés pour pouvoir la vendre.
Côté audiovisuel, il y a des rumeurs de spin off au cinéma ou en série télévisée. Et récemment, Stephenie Meyer elle-même envisage deux livres supplémentaires pour la saga, sans autre précision, si ce n’est qu’il est hors de question pour elle de laisser sa saga à d’autres, ce qui se comprend.
Bref, de quoi continuer à faire le buzz autour de la franchise et continuer à l’exploiter sans problème.
Et aujourd’hui, l’éditeur Simon & Schuster décide d’aller trouver le succès en copiant la recette de E.L James. Deux auteurs ont accepté de réécrire une fanfiction de Twilight, The Office, pour en faire un dyptique de romans. On nous assure que seulement 20% du texte viendrait de la version Internet.
Beau Salaud et Bel Étranger (ce sont les titres, Beautiful Bastard et Beautiful Stranger en VO) débarquent donc respectivement en février et mai prochains.
Dans un univers alternatif car réaliste, Edward et Bella (renommés pour l’occasion Bennett Ryan et Chloe Mills) s’engagent donc dans une relation d’amour/haine avec quelques moments promis torrides, et sans aucun doute au boulot, le premier étant le patron de la seconde, stagiaire prometteuse, et le titre de la fanfic originale donnant l’endroit de l’action.
Oui, c’est à croire que le seul univers disponible pour écrire une fanfic de Twilight, c’est la romance porno en univers réaliste, quand même…
Panini récupère des titres d’Éclipse
Il y a maintenant quelques temps, la fermeture définitive des éditions Éclipse était actée. Une nouvelle qui ne faisait pas vraiment plaisir, et on se demandait ce qu’allait devenir le catalogue.
Début de réponse : Panini en reprend une partie à travers sa collection Panini Books, originellement dédiée aux livres dérivés des jeux vidéo Blizzard.
Au programme pour novembre :
World of warcraft – le déferlement (Poche – 7 novembre 2012)
World of warcraft – la nuit du dragon (Poche – 7 novembre 2012)
Diablo : Short stories (Poche – 14 novembre 2012)
Le virus Morningstar tome 1 : Le fléau des morts de Zachary Allan Recht (Poche – 14 novembre 2012)
Guild wars tome 1 : les fantômes d’Ascalon de Matt Forbeck et Jeff Grubb (Poche – 14 novembre 2012)
Guildwars tome 2 : Le lien de la destinée de J. R. King (Poche – 14 novembre 2012)
Les chroniques de l’Armageddon tome 1 de J.L. Bourne (Poche – 14 novembre 2012)
Bon, à part Le Virus Morningstar et Les Chroniques de l’Armageddon, ça ne fait que du Blizzard, de toute façon, donc, ça reste dans l’idée de base.
Bref, le catalogue Éclipse est en reprise, et ça fait du bien.
Milady arrête Kate Daniels
Bon, la messe est dite, après plusieurs semaines d’incertitude. Milady a décidé d’arrêter la saga Kate Daniels, comme le confirme Stéphane Marsan (qui n’écarte encore toutefois aucune piste, même si rien n’est prévu dans l’immédiat pour reprendre) dans une interview accordée à Fantasy Gate.
Coup dur pour les fans de cette saga bit-lit, surtout après l’arrêt de Jaz Parks et la situation difficile de Rachel Morgan (qui pourrait malheureusement suivre le même chemin) chez le même éditeur, et les efforts déployés par Milady, détaillés sur leur Twitter.
Ces séries ont ainsi eu droit à deux éditions différentes, des efforts de suite et quelques promotions, mais rien n’y a fait, elles sont restées loin derrière d’autres en terme de ventes.
La sanction logique a donc fini par tomber, à la déception des fans.
Déception qui précède parfois la colère envers la maison d’édition.
Il est donc bon de rappeler que l’éditeur ne se moque ici de personne et répond juste malheureusement à une réalité économique : si une série ne se vend pas, elle s’arrête. Comme on peut le constater dans les autres domaines culturels.
Acheter les droits d’édition sur une série, c’est un pari sur l’avenir et les ventes, ainsi que des dépenses nécessaires sur le marketing, la traduction, les couvertures… Bref, un pari et un investissement. Et s’il n’y a pas de retour suffisant sur cet investissement, il est logique de finir par tout arrêter. Bien sûr, si on achète une série, logiquement, c’est qu’on l’apprécie et on fait donc des efforts pour qu’elle fonctionne, quitte à rogner sur certains points (dans le jeu vidéo, c’est la traduction qui disparaît des frais, par exemple, quand une série de jeux a du mal…). Mais si rien n’y fait et que ça ne décolle pas, il arrive un moment où il faut savoir dire stop.
C’est ce qu’a fait Milady ici, comme ce fut déjà le cas avec Jaz Parks et Les Dossiers Dresden. Aucune volonté de se moquer de qui que ce soit, juste la réponse à des ventes insuffisantes. Car il est bon de rappeler qu’une maison d’édition n’est pas faite que de passion, elle est faite aussi de ventes et de bénéfices. Ce qui inclut parfois certains sacrifices dans le catalogue pour pouvoir continuer autre chose.
C’est toujours triste de voir une série s’arrêter alors qu’elle n’est pas terminée et/ou n’a même pas atteint la même parution que la VO, mais on ne continue pas à éditer quelque chose qui ne se vendra qu’à une petite poignée d’exemplaires, malgré l’intérêt et les fans existants.
Mais bon, avec un peu de chance, la saga aura peut-être droit à une nouvelle chance, chez Milady ou ailleurs, qui sera cette fois la bonne.
Aurélie Filipetti : L’éditeur fait la littérature
Madame la Ministre, je vous fais une bafouille, que vous lirez sûrement si… Hum, bref, qu’est-ce que je raconte, moi ? C’est pas le moment de citer Renaud, quand même. Donc, il y a de cela quelques petits jours, Aurélie Filipetti, Ministre de la Culture de son état, s’est fendue d’une sortie sur la littérature, plus particulièrement sur le rôle de l’éditeur, qui a fait grincer quelques dents. Dont les miennes, malgré mon statut d’amateur, je dois l’avouer.
Bref, si vous suivez un peu l’actu, vous devez déjà savoir de quoi je vais parler. Sinon, ouvrez grand vos petits yeux, parce que ça va suivre. C’est une idée assez spéciale de l’écriture… En quelques morceaux assez clairs.
L’éditeur a un rôle éminent dans le processus de création. C’est une question passionnante. Et sans entrer dans un débat philosophique sur le processus de création, quand on écrit, chez soi, on a besoin d’avoir le regard d’un éditeur, pour venir sanctionner, dans le bon sens du terme. C’est-à-dire, donner le jugement d’un professionnel, sur le texte que l’on est en train de rédiger. Et sans cela, même si on se publie soi-même, et que l’on peut toucher un public au travers des réseaux, on n’a pas cette reconnaissance de se sentir écrivain. L’écrivain ne naît qu’au travers du regard de l’éditeur.
Tous les textes ne sont pas des livres. C’est l’éditeur qui fait la littérature.
D’abord, il manque ce regard, qui doit venir de quelqu’un d’autre. Si vous êtes en auto-édition, dans un contexte de relation uniquement avec des lecteurs, c’est autre chose. Deuxièmement, comment faire pour diffuser cette oeuvre ?
En substance, on retiendra donc une certaine fascination pour le rôle de l’éditeur. Loin de moi l’idée de minimiser son importance dans la diffusion et le travail pour rendre un texte publiable, hein. Mais lui donner AUTANT d’importance dans le processus d’écriture et de création est à mon sens une pure exagération.
L’écrivain ne naît pas dans le regard de l’éditeur, mais dans celui du lecteur. Car c’est bien lui qui va définir si votre travail d’auteur vaut le coup ou pas. C’est bien lui l’impitoyable juge qui va décider si vous valez le coup qu’il daigne vous accorder du temps et de l’argent. Lui qui va décider si vos idées et votre écriture donnent du plaisir à la lecture. Au final, c’est le lecteur qui va décider si vous êtes un écrivain ou juste un rêveur raté, que vos textes soient publiés (éditeur ou auto-édition) ou dispos gratuitement, juste pour le plaisir de l’écriture et de la lecture.
Quant au processus de création, en quoi l’éditeur y est-il mêlé, au départ ? L’auteur a une idée, il l’exploite, il l’écrit. Bien sûr, comme dit plus haut, il aide à rendre le texte publiable, professionnel. Mais il n’en fait pas subitement une idée géniale avec une histoire prenante. Ceci étant le seul travail de l’auteur, maître absolu de son univers.
Quant à la diffusion, il ne faut pas s’en faire, les auteurs auto-édités ont aujourd’hui bien assez de moyens à leur disposition pour promouvoir eux-mêmes leurs ouvrages et lancer le bouche à oreille
L’éditeur, finalement, s’il a un rôle dans la fin du processus créatif, est un intermédiaire entre l’auteur et ses lecteurs. Il achète au premier quelque chose susceptible de plaire aux seconds, et en fait quelque chose d’un tant soit peu professionnel. Le tout en amenant ses moyens, permettant à l’auteur de ne pas se ruiner. Du moins, avec un contrat à compte d’éditeur…
Et si on oublie un peu l’aspect financier de l’art de l’écriture, si on revient au simple fait qu’il s’agit de partager un texte avec le plus de monde possible, on s’aperçoit vite que l’éditeur est un maillon qui n’est pas ouvertement indispensable. Mais qui renforce les liens.
Pas moins, certes, mais pas plus non plus.
L’éditeur ne fait pas la littérature. Il fait un objet littéraire. La construction de la littérature, elle, revenant aux lecteurs et à leurs choix qui traversent les époques, au final, ainsi qu’au travail des auteurs qui partagent leurs idées et leurs textes…
Fin confirmée pour Éclipse
Les rumeurs couraient depuis des mois, le site officiel des éditions Éclipse n’était plus alimenté depuis septembre 2011, avec l’annonce des sorties de novembre de la même année… Bref, aux dernières nouvelles et selon les rumeurs, la situation d’Éclipse était très tendue.
Aujourd’hui, la nouvelle tombe comme un couperet sur Belles Lettres Diffusion Distribution : les éditions Éclipse cessent leur activité, de même que les éditions Bibliothèque Interdite, centrées elles sur le jeu de société en plus des romans.
Si Bibliothèque Interdite part sur une nouvelle aventure avec Arkhane Asylum, il ne semble pas y avoir de nouvelle issue pour Éclipse, dont on ne sait pas exactement ce que deviendra le catalogue.
Une bien triste nouvelle pour une maison d’édition sympathique, au catalogue varié et franchement pas mal, au vu des critiques. Vous pouvez d’ailleurs retrouver ma chronique de Un Monde sans Dieux, tome 1 : Un Hiver de Sang, un début de trilogie que j’ai adoré et dont j’ai acheté la suite sans réfléchir.
Pour les libraires, les retours aux deux éditeurs sont acceptés jusqu’au 13 juillet.
La suite de Myrihandes est compromise
Myrihandes : Le Secret des Âmes-Sœurs, de Guilhem Meric, est le premier volume d’une trilogie aux éditions Au Diable Vauvert. Sauf que c’est un peu compromis.
En effet, si Meric a terminé son tome 2, Le Gardien de l’Âpre-Monde, et est bien décidé à écrire son tome 3, Le Lac aux Larmes d’Or, après son projet actuel, il va lui falloir trouver un autre éditeur. Les éditions Au Diable Vauvert ont déclaré que la publication du cycle ne continuerait pas chez eux.
Aucune explication quant à l’origine de cette décision. On peut supposer le plus simple, à savoir que les ventes n’ont pas suivi malgré des critiques assez élogieuses, et une nomination au prix Elbakin. Ou peut-être est-ce un conflit avec l’auteur. Ou encore autre chose.
Bref, peu importe la raison, le fait est là, Guilhem Meric va devoir trouver un autre éditeur qui accepte de publier un cycle en cours, ce qui est rare. Ou qui accepte de déjà rééditer son tome 1 avant d’enchaîner avec la suite.
Au passage, on rappelle aussi qu’un film tiré de Myrihandes et contrôlé entièrement par Meric devrait finir par voir le jour.