Lettre d’une Inconnue & Le Joueur d’Échecs
Auteur
Stefan Zweig
Genre
Classique/Contemporaine/Drame
Éditeur
Pocket
Nombre de pages
127
Année de parution
1922 - Lettre d’une Inconnue
1943 – Le Joueur d’Échecs
Synopsis
Lettre d’une Inconnue
« A toi qui ne m’as jamais connue. » La lettre, anonyme, s’adresse bien à lui, à l’homme qu’il était et qu’il est demeuré, l’écrivain célèbre pour son talent, sa frivolité et ses conquêtes. Comment se souvenir de cette femme qui lui déclare sa passion de toute une vie, de cette adolescente de 13 ans qui l’épiait et l’adorait naguère en silence? Comment revoir le visage de cette inconnue qui se donnerait à lui, plus tard, et de leur brève idylle dans Vienne enneigée?
Le Joueur d’Échecs
Sur un paquebot reliant New York à Buenos Aires, une partie d’échecs entre deux passionnés que tout oppose et que le jeu réunit. Une partie à la fois envoûtante et dérisoire aux allures de confession…
Avis
Lettre d’une Inconnue
Un long monologue amoureux, bouleversant, récit d’une obsession et d’un extrême don de soi à quelqu’un qui en est le parfait opposé. Une simple lettre, récit d’une vie et d’un amour obsessionnel, emplie de regrets et d’amertume, mais aussi, finalement, de joie. Une lettre entre deux anonymes (le destinataire se résume à une simple initiale, l’émettrice n’a même pas ça), qui en fait une histoire universelle, peut-être vécue par le lecteur lui-même.
En supprimant les noms, les identités, Zweig ramène à l’humanité, simplement. Il n’y a ici que des sentiments bruts. Il n’y a pas à réfléchir, juste à ressentir. Et c’est bouleversant.
Le Joueur d’Échecs
Connaissez-vous la tension qui règne dans une partie d’échecs, entre deux joueurs d’assez bon niveau, et décidés à l’emporter ? Si ce n’est pas le cas, préparez-vous à l’expérimenter, parce que cette nouvelle est un incroyable thriller plein de tension, un duel entre deux incroyables cerveaux aussi obsédés l’un que l’autre par le jeu, pour des raisons différentes. Tension, confession, obsession, les trois ingrédients nécessaires à une nouvelle bien ciselée qui vient vous frapper vite et fort.
Encore une fois, l’anonymat est de rigueur, mais seulement pour l’un des des joueurs. Une façon de dire que n’importe qui peut sombrer dans n’importe quelle obsession ? Sans doute. Mais ce qui frappe, c’est comme les deux joueurs sont identiques tout en étant opposés… Aussi obsédés, mais pour des raisons différentes, et avec des personnalités qui le sont encore plus…
Obsession et opposition, les deux principales caractéristiques de ces deux nouvelles, qui ne pourront que vous toucher, d’une façon ou d’une autre…
Le Colonel Chabert
Casting
Gérard Depardieu, Fabrice Luchini, Fanny Ardant, André Dussollier, Claude Rich…
Date de sortie
21 septembre 1994
Durée
1H50
Genre
Drame/Historique
D’après Le Colonel Chabert, par Honoré de Balzac
Synopsis
8 février 1807. Napoléon Ier affronte l’armée russe à Eylau. Les pertes sont lourdes dans les deux camps. Parmi les officiers français tombe le colonel Chabert, qui a participé à la grande charge de Murat.
Paris, 1817. Un homme se présente au cabinet de l’avoué Derville. Celui-ci déclare être le colonel Chabert, qui survécut à ses blessures, et mit bien des mois et des années à se remettre pour revenir faire savoir qu’il est vivant et retrouver son nom, sa position et sa fortune. Malheureusement, sa femme s’est remariée depuis longtemps…
Avis
Gérard Depardieu et Fabrice Luchini dans le même film, on ne pouvait pas rêver mieux pour adapter un classique de la littérature française, tant ces deux acteurs ont su magnifiquement donner vie à ses différentes figures, auteurs comme personnages. Et ici, ils sont donc réunis pour donner vie au colonel Chabert, imaginé par Balzac dans un hommage aux grognards de Napoléon.
Drame historique puissant et parfaitement reconstitué, le film nous entraîne dans la lutte du colonel pour retrouver son nom, sa vie, et sa fortune, mais se trouve pris dans les manipulations de sa femme qui tient à conserver son nouveau mariage, seul moyen de conserver son rang social.
Depardieu y compose parfaitement un écorché vif qui n’a plus rien, et qui veut juste vivre, mais se retrouve dans une société qui n’est plus la sienne, où l’Empire n’est plus qu’un vague souvenir qu’on tente d’effacer, comme d’effacer ceux qui l’ont soutenu…
Derville est superbement interprété par Luchini, comme souvent : passionné, flamboyant, narquois… C’était écrit pour lui, tout simplement. Il est celui qui rend l’espoir au colonel, même si cela signifie s’opposer à une de ses clientes, qui n’est autre que la femme du colonel, donc.
Drame ciselé sur mesure pour Depardieu et Luchini, aux dialogues puissants, à la reconstitution magnifique, et qui se pare d’un bel hommage à Balzac, Le Colonel Chabert est définitivement à voir pour tout amateur de drame et d’historique.
L’histoire d’un homme seul face à la veulerie humaine…
Gatsby le Magnifique
Auteur
Francis Scott Fitzgerald
Genre
Drame/Historique
Éditeur
Folio
Nombre de pages
202
Année de parution
1925 [Première parution]
2013 [Édition présentée]
Synopsis
Dans le Long Island des années vingt, la fête est bruyante et la boisson abondante. Surtout chez Jay Gatsby. Aventurier au passé obscur, Gatsby, figure solaire par son rayonnement, lunaire par le mystère qu’il génère, est réputé pour les soirées qu’il donne dans sa somptueuse propriété. L’opulence, de même que la superficialité des conversations et des relations humaines, semblent ne pas y avoir de limites…
Parmi les invités de cet hôte étrange se trouve Nick Carraway, observateur lucide qui seul parvient à déceler une certaine grandeur chez Gatsby, incarnation de multiples promesses avortées…
Avis
Qui est Jay Gatsby ? Une question obsédante pour le narrateur, Nick Carraway, d’autant que son ombre plane sur les personnages dès le début. Une question qui trouvera ses réponses, comme tant d’autres, au fil de ce roman, dès la rencontre entre les deux personnages. Rencontre qui signera le début d’une grande plongée au cœur du monde des nouveaux riches blancs des années 20, entre richesses ostentatoires, racisme, superficialité, et j’en passe…
Mais au-delà de la description d’un mode de vie qui fera toute l’image de cette période dite des années folles, Fitzgerald nous plonge surtout dans une grande tragédie. Une tragédie où égoïsme et superficialité sont les maîtres mots, plongeant les personnages dans un engrenage dont on ne peut que ressortir les rêves broyés par la triste et dure noirceur de la réalité…
En ce sens, la traduction de Jaworski (comme, sans doute, le texte original de Fitzgerald) fait merveille : beaucoup de descriptions et de ressenti, peu de dialogues, et des métaphores et autres sous-entendus lourds de sens, qui servent parfaitement le propos.
Gatsby le Magnifique, c’est l’histoire d’un rêve perdu et de sa vaine poursuite, dans une ambiance de grande fête dont on se réveille avec la pire gueule de bois possible, encore incapable de retrouver la réalité. Une magnifique tragédie, toujours tristement actuelle…
Court mais puissant, un livre à lire, une plongée en apnée dans un univers impitoyable, et une grande leçon de vie, finalement.
L’Homme qui Rit de retour au cinéma
L’Homme qui Rit n’est pas le titre qui vient le plus spontanément en tête quand on parle de Victor Hugo, mais son personnage principal mutilé et affublé par ses cicatrices d’un rictus donnant l’impression d’un sourire permanent a durablement marqué les esprits littéraires et cinématographiques.
Pour la forme, citons qu’il a ouvertement inspiré Bill Finger (bien que Bob Kane s’en attribue la création) pour le personnage du Joker, le plus célèbre ennemi de Batman.
Après déjà deux adaptations au cinéma, en 1928 par Paul Leni (États-Unis), puis en 1966 par Sergio Corbucci (Italie), et une troisième à la télévision par Jean Kerchbron (France, enfin), la France retente l’adaptation d’un de ses auteurs phares.
Le film est signé Jean-Pierre Améris, réalisateur des Émotifs Anonymes, et réunit Marc-André Grondin, Gérard Depardieu, Emmanuelle Seigner, Christa Théret…
Et donc, sans plus tarder, après l’affiche, un synopsis et une bande annonce pour ce film prévu au 26 décembre 2012.
En pleine tourmente hivernale, Ursus, un forain haut en couleurs, recueille dans sa roulotte deux orphelins perdus dans la tempête : Gwynplaine, un jeune garçon marqué au visage par une cicatrice qui lui donne en permanence une sorte de rire, et Déa, une fillette aveugle.
Quelques années plus tard, ils sillonnent ensemble les routes et donnent un spectacle dont Gwynplaine, devenu adulte, est la vedette. Partout on veut voir ‘L’Homme qui rit’, il fait rire et émeut les foules.
Ce succès ouvre au jeune homme les portes de la célébrité et de la richesse et l’éloigne des deux seuls êtres qui l’aient toujours aimé pour ce qu’il est : Déa et Ursus.