Nicolas Winding Refn veut adapter L’Incal !
Nicolas Winding Refn, à qui l’on doit Valhalla Rising, la trilogie Pusher ou, plus récemment, Drive et Only God Forgives (et qui est devenu le fan numéro 1 de Ryan Gosling) a décidé de s’attaquer à un nouveau projet.
Devant la pause de son remake de L’Âge de Cristal (déjà signé par, je vous le donne en mille, Ryan Gosling), le réalisateur danois se lance dans un nouveau défi : adapter L’Incal, la BD de science-fiction de Moebius et Alejandro Jodorowsky.
Autant dire que la tâche est ardue et que Refn sera très attendu sur ce projet, tant la série est culte et a inspiré bon nombre d’œuvres SF, notamment Le Cinquième Élément (Moebius porta d’ailleurs plainte, avec son éditeur, Les Humanoïdes Associés, contre Besson pour plagiat, mais fut débouté).
Bien évidemment, aucune autre info n’est à disposition. Côté casting, qui parie sur Ryan Gosling en John Difool ? ^^
Petit rappel du pitche de base avant de vous laisser.
John Difool, petit détective minable, se retrouve un jour en possession d’un artefact pyramidal : l’Incal Lumière. Sauf que cet artefact semble être bien plus que ce que l’on pourrait juger au premier abord, Difool se retrouvant vite la cible d’à peu près la moitié de la galaxie, tous voulant mettre la main sur l’Incal…
Ne reste qu’à voir si le projet ira au bout.
Astérix en voyage chez les Pictes
Voilà, c’est fait, le 35e album d’Astérix, baptême du feu pour le nouveau duo d’auteurs (Jean-Yves Ferri au scénario, Didier Conrad au dessin), est annoncé, avec l’ébauche de sa couverture.
Au menu, donc, un voyage chez les Pictes, vivant dans le nord de l’actuelle Écosse. Difficile de dire si le changement de mains va faire du bien au personnage, mais il sera en tout cas difficile de faire pire que les dernières sorties d’Albert Uderzo, qui est lentement tombé dans le grand n’importe quoi…
Ce même Uderzo qui est très confiant quant à la qualité de l’album concerné.
Je suis flatté de les voir s’impliquer pour les personnages que nous avons créés avec René. Ce n’est pas un exercice facile et la préparation d’un album crée beaucoup de pression mais connaissant le travail de chacun d’entre eux, je n’ai aucune inquiétude sur la qualité de ce prochain album.
Bon, restons quand même un peu méfiants, souvenons-nous qu’il s’agit du même qui considère Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre comme une trahison de l’esprit de la bande dessinée, hein
Il faudra attendre de lire l’album complet pour savoir si le changement amènera la même fortune que pour Boule et Bill ou Blake et Mortimer, ou si ça ne fera qu’enfoncer encore un peu plus le personnage…
Oumpah-Pah : L’Intégrale
Auteurs
René Goscinny [Scénario et dialogues]
Albert Uderzo [Dessins]
Genre
Bande dessinée/Humour
Éditeur
France Loisirs
Nombre de pages
189
Année de parution
2012
Synopsis
Hubert de la Pâte Feuilletée, chevalier français au service du roi, est envoyé aux Amériques où il est capturé par le valeureux Oumpah-Pah, meilleur guerrier de la tribu des Shavashavah, qui finit par faire de lui son frère et le surnomme Double Scalp à cause de sa perruque.
Ce qui n’est que le début d’une série d’aventures toutes plus rocambolesques les unes que les autres…
Cet album contient l’intégralité des albums parus de Oumpah-Pah, soit :
Oumpah-Pah le Peau Rouge
Oumpah-Pah sur le Sentier de la Guerre
Oumpah-Pah et les Pirates
Oumpah-Pah et la Mission Secrète
Oumpah-Pah contre Foie Malade
Avis
Bon, d’abord, désolé pour la qualité d’image, c’est parfois pénible de trouver une couverture France Loisirs d’assez belle taille… Bref.
On va commencer par le commencement.
Oumpah-Pah est créé en 1951 par Goscinny et Uderzo, avec un lettrage bilingue signé Milton Caniff. L’un des objectifs était en effet d’exporter le personnage à l’international. Cette première version de l’histoire se déroulait alors à notre époque et mettait en scène une tribu indienne qui restait ancrée dans ses traditions. Il n’y en eut que six planches, qui sont lisibles dans cette Intégrale, avec pas mal d’autres bonus sur le personnage et ce qui l’entoure.
Ce n’est qu’en 1958, un an avant Astérix, que le personnage revint, cette fois tel qu’on le connaît, c’est-à-dire dans les Amériques du XVIIe/XVIIIe siècle. L’aventure ne dura que quatre ans. Avec le succès d’Astérix, Uderzo ne pouvait plus assurer tout le dessin des différentes séries sur lesquelles il était engagé. Parmi elles, deux se faisaient donc avec Goscinny, il fallait faire un choix, et un référendum des lecteurs mit fin à Oumpah-Pah en 1962.
Cinq albums parus en quatre ans, donc. Qui valent quoi ?
De l’or en barre. Cette série est un modèle d’humour et de rythme, de recherches et de jeux de mots comme Goscinny les aimait tant, et contient tous les prémices d’Astérix.
Le dessin, les situations, l’humour… Goscinny et Uderzo ont trouvé leur style et ça se voit.
Le choc des cultures amène à des quiproquos en vrac, les personnages sont tordants, Goscinny se fait plaisir sur le dernier album avec des Prussiens qui sortent de nulle part pour de l’accent allemand un peu partout (à commencer par le chevalier Franz Katzenblummerswishundwagenplaftembomm, évidemment ^^).
Ceci est à recommander pour tout amateur de bande dessinée, au même titre qu’Astérix, tant c’est maîtrisé visuellement, scénaristiquement, et dans l’humour toujours sympathique, d’autant que l’ensemble forme une série totalement cohérente, où chaque album reprend à la fin du précédent.
Une référence discrète de la BD franco-belge, qui remplit plus que bien son office.
Keno Don Rosa
Date de naissance
29 juin 1951 [Louisville, Kentucky]
Nationalité
Américain
Genre(s) écrit(s)
Bande Dessinée [Comics]
Œuvres notables
La Jeunesse de Picsou
La Quête du Kalevala
Il fallait bien que je passe à un moment ou un autre par ce génie du comics Disney. L’arrivée d’une intégrale dédiée chez Glénat est le moment idéal.
En matière de comics Disney, et plus précisément dans ce qui concerne Donald et son entourage, il y a deux noms à retenir. Carl Barks, qui n’a certes pas créé Donald, mais s’est occupé de toute sa famille et Donaldville, et a étoffé un peu le personnage qui n’était que du râlage sur pattes avant lui. Et, ensuite, Keno Don Rosa, plus souvent appelé uniquement Don Rosa, qui a transcendé l’univers de Barks en lui offrant des suites et des personnages tellement étoffés que leurs aventures sont, pour la plupart, lisibles à différents degrés.
Bien sûr, Don Rosa n’a pas débuté avec Disney. Il avait ses propres personnages avant. Mais c’est bien avec son arrivée chez Gladstone et Le Fils du Soleil, en 1987, qu’il a commencé à être connu et important. D’autres histoires ont suivi avant son départ en 1989, à cause de la décision de Disney de ne plus rendre les planches originales. C’est en 1990 qu’il entre chez Egmont, qui publie les histoires de Disney au Danemark. Une longue collaboration, Don Rosa étant encore aujourd’hui un collaborateur de la maison d’édition, même s’il ne dessine plus depuis 2008 à cause de soucis aux yeux (un décollement de la rétine, notamment).
Sa connaissance de l’univers de Barks lui permet d’être recommandé par Egmont quand Disney accepte une biographie dessinée d’un de ses personnages. Nous sommes en 1991, et ce projet n’est autre que ce qui deviendra La Jeunesse de Picsou, publié pour la première fois de 1992 à 1994.
Une série qui lui permit d’obtenir, en 1995, le Will Eisner Award de la meilleure série à suivre. Un second suivra en 1997, celui du meilleur auteur humour.
Il reviendra plusieurs fois à la série avec des épisodes compléments aux douze originaux, même s’il considère lui-même que ces douze épisodes sont La Jeunesse de Picsou et qu’il n’y a besoin de rien d’autre.
Don Rosa aura gagné son statut de meilleur auteur Disney avec Carl Barks grâce à l’ensemble de son œuvre, bien sûr, mais aussi à son style graphique foisonnant de détails (petite mention aux D.U.C.K, ces discrets hommages à Carl Barks) et absolument magnifique, sa connaissance de l’univers de Donaldville selon Barks et, bien sûr, la série qui lui a valu son Will Eisner Award. Mais ce qui le caractérise peut-être encore plus, c’est cette incroyable facilité à passer du comique au dramatique, sans que cela vienne gâcher le récit ou penche trop de l’un des deux côtés (sauf évidemment quand c’est voulu, comme La Tour Infernale, incroyable cartoon au rythme effréné et qui déclenche le rire à chaque page).
Tout comme Carl Barks en son temps, Don Rosa a tout simplement fait évoluer les comics et personnages Disney pour leur donner une autre dimension.
Et c’est ce qui sera retenu de lui.
La Grande Épopée de Picsou, tome 1 : La Jeunesse de Picsou [Partie 1]
Auteur
Keno Don Rosa
Genre
Bande Dessinée/Aventures/Humour
Éditeur
Glénat
Nombre de pages
287
Année de parution
2012
Synopsis
Balthazar Picsou est le canard le plus riche du monde. Mais comment a-t-il fait pour le devenir ? Découvrez comment le petit cireur de chaussures de Glasgow s’est hissé au sommet, à force d’aventures et de travail.
Avis
Vingt ans que l’on attendait ça. Une réédition intégrale et digne de ce nom du chef-d’œuvre ultime de Don Rosa, La Jeunesse de Picsou. Et c’est donc Glénat qui s’en charge, en nous offrant un double cadeau. Cette réédition des douze épisodes originels de La Jeunesse de Picsou est en effet le premier des sept volumes d’une collection qui couvrira l’intégralité des œuvres du maître Don Rosa ! Glénat se chargeant déjà d’une intégrale pour le maître absolu Carl Barks (La Dynastie Donald Duck) et d’une autre (L’Âge d’Or de Mickey Mouse) pour Floyd Gottfredson, l’un des meilleurs auteurs pour le personnage, il était évident que Don Rosa finirait par avoir la sienne, et nous sommes enfin exaucés.
Là, je vous vois déjà vous poser une question. Que signifie donc ce 1/2 sur la couverture, puisque les douze épisodes sont réunis ici ? Simple. On sait déjà que le tome 2 compilera les épisodes annexes de La Jeunesse de Picsou, à savoir les épisodes Bis et Ter qui rajoutent encore beaucoup de choses à l’ensemble. D’où ce 1/2. La parution chronologique, débutant avec Le Fils du Soleil, ne se fera donc que des tomes 3 à 7.
Il convient également de préciser que ce découpage de La Jeunesse de Picsou correspond à la volonté de Don Rosa, qui a participé à cette collection après avoir exprimé un certain mécontentement quand il a su que le projet se lançait sans avoir été consulté.
Il en résulte donc une magnifique édition, même si on aurait peut-être préféré une couverture rigide cartonnée à celle utilisée, souple. Mais foin de détails inutiles, ceci reste la perle que l’on connaît.
Une grande épopée faite d’aventures, de joies, de peines, d’humour, où Don Rosa met lentement en place le caractère du canard le plus riche du monde, bourrée de références à Carl Barks, évidemment, et à d’autres œuvres en tout genre, notamment des films. Sans oublier ces fabuleux running gags sur plusieurs cases au second plan, si spécifiques de l’auteur, et son dessin absolument incomparable. Oui, Don Rosa est à mes yeux le meilleur dessinateur Disney.
Ah, l’intro de l’ultime chapitre, une magnifique reprise d’un grand film, et c’est parfaitement dans le ton…
La Jeunesse de Picsou fait partie de ces œuvres à multiples degrés, qui vous touchent à tous les âges et vous marquent pour longtemps.
D’autant plus que cette réédition s’enrichit d’une belle préface, d’une note de l’auteur, et de ses anecdotes sur chaque chapitre, ainsi que les emplacement des D.U.C.K si vous avez la flemme de les chercher (D.U.C.K = Dedicated to Uncle Carl from Keno, le petit hommage au créateur régulièrement caché). Et, bien sûr, ce qui a marqué les lecteurs de Picsou Magazine à l’époque : l’arbre généalogique des Duck, en double exemplaire ! Une double page dans le volume et le poster.
Bref, un incontournable absolu, d’autant que les précédentes éditions dans Picsou Magazine et Les Trésors de Picsou sont soit introuvables, soit hors de prix. Le début d’une anthologie à la hauteur du talent de Don Rosa, un chef-d’œuvre de bande dessinée, et un incroyable travail de recherches.
Alors, vous attendez quoi pour l’avoir entre les mains ?
Luc Besson prêt à adapter Valérian
Certains d’entre vous connaissent sans doute la bande dessinée Valérian, agent spatio-temporel, rebaptisée Valérian et Laureline pour ses 40 ans. Un nouveau nom qui montre également que Laureline a gagné en importance au fil de la série, se hissant finalement au même rang que le héros.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s’agit donc d’une bande dessinée de science-fiction de Pierre Christin (scénario) et Jean-Claude Mézières (dessin), débutée en 1967 dans le défunt journal Pilote, et publiée en albums dès 1970, chez Dargaud. Personnellement, je suis tombé dessus à travers de vieux numéros de Pilote, et j’ai absolument adoré à chaque fois, que ce soit l’ambiance ou le dessin.
Pour vous résumer la base, donc, Valérian et Laureline sont des agents membres du SST, le Service Spatio-Temporel, qui dépend de Galaxity, mégapole terrienne et capitale d’un empire galactique du 28e siècle. Ils voyagent donc, comme leur titre l’indique, à travers le temps et l’espace pour servir les intérêts de Galaxity, avec une règle prioritaire : il leur est interdit de modifier les évènements du passé !
Ainsi, ils n’interviennent pas pour prévenir l’explosion nucléaire de 1986 qui transforme l’aspect et l’organisation de la Terre. Mais c’est l’avenir de Galaxity qu’ils réécrivent en aidant le superintendant du SSTà empêcher ultérieurement ce cataclysme. Hélas, dans cette manipulation temporelle à hauts risques, ils annulent aussi le futur de leur planète. Dans la dernière quadrilogie de la série, Valérian et Laureline partent en quête de la Terre pour lui assurer un nouvel avenir.
Il est difficile d’avoir un tel pouvoir et de ne pas s’en servir, après tout. On retrouvera plusieurs années plus tard le même souci de paradoxe temporel dans la trilogie Retour vers le Futur. Tout comme les différents Star Wars possèdent plusieurs éléments qui peuvent venir rappeler Valérian. Bref, on peut presque considérer la bande dessinée comme le premier élément space opera de la culture geek.
Et donc, si je vous en parle aujourd’hui, c’est parce que Christophe Lambert, le directeur général d’EuropaCorp (non, pas l’acteur, hein), a annoncé que la société de Luc Besson allait produire une adaptation de la bande dessinée, réalisée par Besson lui-même. On se souviendra que Besson a fait ses débuts dans la science-fiction post-apo, avec Le Dernier Combat, un film très expérimental et assez spécial à saisir, mais qu’il nous a surtout offert un monument de grand délire dans le genre avec Le Cinquième Élément. Bon film, mauvais film, nanar volontaire ou non, là n’est pas la question.
Il avait surtout travaillé, sur ce film, avec Mézières, justement, et les deux hommes s’étaient fort bien entendus. Aujourd’hui, ce duo est donc prêt à se reformer pour travailler sur l’adaptation de Valérian.
On peut dire beaucoup de choses sur Besson producteur, mais Besson réalisateur a quand même rarement déçu. Et travailler avec l’un des auteurs devrait assurer un certain respect de l’univers. Alors, une bonne adaptation de BD à venir ? Si ce duo pousse un peu à l’optimisme, il n’y a évidemment pour l’instant rien d’autre côté informations.
Bref, on attend de voir la suite.
Je rappelle juste que la saga a déjà connu les joies de l’adaptation, à travers l’anime Valérian et Laureline.
Boule et Bill au cinéma
Bien, j’ose espérer que tout le monde ici connaît Boule et Bill. Quoi ? Non ? Rooh ! Bon, bon, petite piqûre de rappel.
Boule et Bill est une bande dessinée créée en 1959 par Jean Roba, puis reprise (et perpétuée depuis) par Laurent Verron en 2003. Lequel avait travaillé quelques temps avec Roba, qui nous a quittés en 2006.
Côté pitch, c’est tout simple. Boule est un garçon d’environ 10 ans, Bill est son cocker (ne me demandez pas pourquoi les noms sont ainsi, hein x)), et ils multiplient les bêtises à la maison et en ville, au grand dam des parents et des voisins.
Donc, oui, c’est simple, mais c’est efficace, bien marrant malgré les années, et sans prise de tête. De la BD à sketches franco-belge comme on aime, quoi Et pas le genre à se prêter à une longue intrigue, même si on peut essayer, tout comme L’Élève Ducobu.
Et pourquoi je vous parle de Ducobu, me demandez-vous ? Parce que, comme vous le savez, cette BD est passée par la case cinéma. Vous voyez où je veux en venir ? Oui, en théorie, vous avez lu mon titre.
Donc, ne tournons pas plus autour du pot.
Boule et Bill va devenir un film live. Autant une série d’animation, je comprends parfaitement, autant un film live d’environ 1H30… Pas vraiment.
Et les premiers éléments ne plaident pas en la faveur d’une indulgence pour le projet.
Alexandre Charlot et Franck Magnier à la réalisation, réalisateurs de Imogène McCarthy et scénaristes de Bienvenue chez les Ch’tis.
Marina Foïs et Franck Dubosc dans le rôle des parents. Bon, je résume, en ce moment, si t’as pas Dubosc, Kad, ou Dany Boon dans ta comédie, personne n’en veut, hein…
Et pour finir, TF1 à la production (entre autres, ils ne sont pas seuls). TF1 et fictions… Certains croient encore que ça va ensemble ?
Bref, vous aurez compris, autant Alain Chabat avec le Marsupilami, ça me tente, quand on a vu Mission Cléopâtre, autant ça, pas franchement…
Comme le disent nos amis anglophones, wait and see.