Pourquoi Scott Cooper a lâché Le Fléau
L’adaptation du Fléau est décidément frappée par une malédiction, je ne vois que ça… Donc, après Ben Affleck qui lâche la réalisation pour devenir Bruce Wayne/Batman dans la suite de Man of Steel, c’est le nouveau réalisateur, Scott Cooper, qui a abandonné le projet. Et il explique aujourd’hui pourquoi.
Si plusieurs différends artistiques avaient été évoqués, il semble aujourd’hui que ce soit, plus exactement, à cause du format de l’adaptation, revu par les producteurs d’une trilogie à un unique film…
Comme le dit Cooper lui-même :
« Oui, je suis passé à autre chose. Établir une relation avec M. King a été une grande expérience. C’est une œuvre géniale, mais c’est une histoire difficile à adapter d’un seul bloc. Elle devrait probablement être racontée d’une façon similaire au Seigneur des Anneaux pour rendre justice à un matériau de base aussi remarquable. C’est un type super et très encourageant, mais si vous vous engagez dans un projet comme celui-ci, vous voulez être sûr de bien faire. »
Difficile ? Impossible, oui…
On verra ce que Josh Boone, le remplaçant du remplaçant (bah oui, quoi ^^), tirera de tout ça.
L’Associé du Chaos
Auteur
Anthony Boucard
Genre
Science-Fiction
Éditeur
Atria
Nombre de pages
284
Année de parution
2013
Synopsis
Condamné à la cryogénisation, Vincent Langeais se réveille cent cinquante ans plus tard. Il se retrouve seul dans une société qu’il ne comprend pas et qui le terrorise.
Toute son existence est confinée dans un coin de son cerveau, inaccessible ; autour de lui, un univers qu’il ne maîtrise pas, sans famille, sans projet, entre hallucinogènes et roulette russe, quels sont les choix qui s’offrent à lui ? A-t-il seulement un destin ?…
Un simple appel téléphonique va changer le cours de son existence… Et Vincent va dire oui… Mais à qui ou à quoi ?…
Entre jeu de dupe, faux-semblant, manipulation, l’auteur, Anthony Boucard, signe ici son premier roman de science-fiction.
Avis
Que voilà un synopsis intéressant et prometteur. Un bel univers de science-fiction à explorer, entre l’amnésie du personnage et le choc d’une civilisation qui avance brutalement (du moins pour le personnage) de 150 années dans le futur. Malheureusement, si le synopsis est prometteur, le résultat final laisse une impression plus mitigée.
Ce n’est absolument pas la faute de l’histoire, bien au contraire. Celle-ci se révèle en effet vite vraisemblable et digne d’un bon vieux thriller. Vincent Langeais se retrouve vite embarqué dans une situation qui le dépasse au milieu d’un monde qu’il ne comprend pas, et comprendra qu’il ne faut faire confiance à personne pour espérer s’en sortir. En supposant que ça soit encore possible… L’histoire, donc, est bien ficelée et réserve pas mal de surprises et de rebondissements, baladant le lecteur entre les incertitudes et les faux-semblants.
Le problème, en fait, c’est un peu tout le reste.
D’abord, l’univers. Si Anthony Boucard nous en explique beaucoup de choses et qu’il est parfaitement cohérent et très vraisemblable, il faut avouer que les explications en entête de chapitre, ça arrive un peu comme un cheveu sur la soupe et ça passe relativement mal. D’autant plus que, bien souvent, on apprendra des choses certes utiles dans le développement du background, mais absolument pas exploitées dans l’histoire. Au final, on se détache assez rapidement de tout le fonctionnement social, économique, et politique du monde tel qu’il est imaginé là. Et c’est vraiment dommage, au vu des efforts faits par l’auteur pour imaginer un futur utopique, mais vraisemblable.
Un univers intéressant et développé, donc, mais des explications bien souvent inutiles.
Ensuite, nous avons les personnages. Peu développés, ils s’avèrent vite plats et peu attachants. À commencer par Vincent, mais dans son cas, encore, c’est sans doute largement voulu, tant il n’a de goût ni d’intérêt pour rien au départ. Une coquille vide qui erre dans un univers qui le dépasse. Pour les autres, c’est déjà plus problématique.
En fait, ils obéissent principalement à des archétypes bien définis, mais sans chercher à les dépasser. Nous avons le héros amnésique qui ne sait pas quoi faire, l’unique ami plein d’humour, le conseiller peu présent, etc… En soi, l’utilisation d’archétypes n’est pas un problème, évidemment, mais ici, on a vraiment du mal à s’attacher, s’identifier, bref, à les trouver intéressants hors de l’histoire.
Cela dit, ils servent parfaitement bien le déroulement de l’histoire en question, et se révèlent donc efficaces, à défaut d’être vraiment intéressants.
Enfin, sans doute le problème qui fait vraiment du tort au livre selon moi : un certain manque de rythme. Le roman fait à peine 300 pages, et il vous en faudra près de 100 pour que l’élément déclencheur noté dans le synopsis apparaisse… D’ici là, vous passerez le temps à voir Vincent errer sans but, se lamenter, bref, devenir une loque humaine dont la vie est seulement un peu illuminée par son seul ami. Je ne demande pas non plus qu’on amène le déclenchement de l’histoire dès la première page, mais presque le tiers pour ça…
Le problème étant que cela ne s’arrange pas vraiment après, on se perd régulièrement dans des descriptions plus ou moins utiles et des errements, et il faut attendre que le mystérieux interlocuteur de Vincent le contacte pour que ça accélère un peu.
Un point que n’arrangent pas les dialogues à plus de deux personnages, qui sont écrits de façon proche du théâtre. Ce qui n’a pas grand chose à faire dans un roman.
Imaginons un dialogue entre X, Y, et Z, il sera écrit comme suit :
- Bla bla [X parle]
Y :
- Dialogue de Y
- Réponse de X
Z :
- Dialogue de Z
Aucune phrase pour introduire l’arrivée du personnage dans le dialogue, donc…
Malgré tout, donc, si l’auteur a ici du mal à gérer son univers et son rythme, et que quelques autres légers défauts de forme peuvent apparaître (fautes d’orthographes restées, mots ou lettres qui manquent…), on parcourt ces 284 pages avec un certain plaisir, tant l’histoire est réussie et qu’on se demande jusqu’au bout quel est le fin mot de l’histoire.
Clairement pas le meilleur de la science-fiction, francophone ou non, mais une série B sans prétention sympathique, et dont les efforts sur l’univers laissent clairement à penser que Anthony Boucard a de grands moments devant lui, surtout s’il réussit à mieux doser l’histoire, l’univers, et le rythme.
Bref, un début prometteur dans la science-fiction, à défaut d’un grand roman. Et c’est déjà pas mal, non ?
Merci à LivrAddict et Atria pour ce partenariat =)
Nuit agitée…
Et on inaugure cette nouvelle rubrique
Principe simple, et que je suis loiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin d’avoir créé de toutes pièces : une image, qui donne une idée, qui donne un texte. Voilà.
Et on commence donc avec ceci
* * * * * * * * * *
Fergen avait suivi le garçon jusqu’à l’entrée des bas-fonds de la ville. La zone était sombre, silencieuse, et peu fréquentée ; de quoi donner des sueurs froides à n’importe qui. Mais Fergen était loin d’être n’importe qui.
Le Duc avait déjà fait connaissance avec ses talents de cambrioleur, et la rumeur avait vite couru à travers tout le Duché. Loin des yeux et des oreilles des gardes, on louait le voleur qui avait défié le tyran, à tel point que le Duc dépêcha son unité d’élite, les Jaegers, à sa capture. Une capture plus facile à imaginer qu’à effectuer…
Aujourd’hui, il était là, sous la lumière de la lune, aux limites des patrouilles des gardes, prêt à entrer dans la bouche des Enfers. À cause d’un jeune garçon qui lui avait dit une étrange phrase… Ton âme est prisonnière des Ombres, avait-il déclamé, l’air absent, avant de faire signe à Fergen de le suivre. À présent, il tendait la main vers le bas des escaliers, vers l’ombre des bas-fonds.
Malgré la peur, Fergen descendit. L’attrait de l’inconnu, de possibles richesses, et l’excitation liée lui procurèrent toute la détermination dont il avait besoin. Et elle lui serait plus qu’utile devant les vérités qu’il s’apprêtait à déterrer…
Remember Me
Développeur
Dontnod Entertainment
Genre
Action
Supports
PS3/XBox 360/PC
Date de sortie
7 juin 2013
PEGI
16+
Synopsis
Neo Paris, 2084. Alors que Memorize a la main mise sur les souvenirs de la population mondiale grâce à son système Sensen, la résistance de Edge et ses Erroristes se voit porter un coup presque fatal. L’une des Erroristes, Nilin, réussit à s’évader de la Bastille, mais a vu sa mémoire effacée…
Avis
S’il y a bien un domaine où les Français ont toujours vu leur talent s’épanouir, c’est bien le jeu vidéo. Et Remember Me l’illustre bien, comme le firent pas mal d’autres avant lui.
Certes, le jeu ne sort pas des sentiers battus côté gameplay. C’est un jeu d’action classique et assez couloir, où on tape sur les ennemis, saute un peu partout, et on résout quelques petites énigmes pour avancer. La seule originalité viendra, dans ce domaine, de la possibilité de fabriquer ses propres combos en débloquant des Pressens, qui ont différents effets (puissance de frappe, régénération de santé, accélération de la régénération des pouvoirs spéciaux…).
Bref, rien de méchant pour qui est un minimum habitué au genre. Mais le fait est que c’est très propre, très efficace, sans bugs, et porté par un doublage français assez réussi.
Là où Remember Me est original et réussit à se démarquer de plusieurs jeux du même genre, c’est par son scénario, dont l’écriture a été débutée par Alain Damasio (La Horde du Contrevent), et achevée par Stéphane Beauverger (Le Déchronologue). Damasio s’étant lancé dans son nouveau roman, il n’avait plus le temps de terminer son scénario. Mais bref.
Nous avons donc là une dystopie dont les souvenirs et l’hyperconnectivité sont le cœur. Un sujet d’actu, entre l’essor des réseaux sociaux, ce qu’on y met, la surveillance exercée dessus, et les objets connectés qui arrivent… De plus, on soulève aussi la question de savoir ce qui est acceptable, jusqu’où on peut aller pour ne cause en laquelle on croit. C’est à la fois un combat pour une liberté et une quête personnelle pour Nilin. Et c’est fort bien écrit, même si on regrettera l’inutilité totale de Tommy et Olga, qu’on peut penser importants au départ, et qui ne font que passer dix minutes sur tout le jeu…
Remember Me est donc un jeu d’action efficace, au scénario intelligent qui dévoile ses effets en temps voulu et ne manque pas de révélations surprenantes, même si on reste dans certaines balises de la SF. En tout cas, si vous aimez l’action et la bonne écriture, c’est tout à fait recommandable.
J.K Rowling revient à Harry Potter
Je vous avais déjà dit que J.K Rowling n’excluait pas de revenir un jour à sa saga culte si elle trouvait des idées intéressantes à exploiter. Et il semblerait que ce soit le cas, finalement, car elle va livrer une préquelle à la série.
Bon, ne vous excitez pas trop non plus, hein. Il s’agira en effet simplement d’une pièce de théâtre se concentrant sur Harry avant ses onze ans et son arrivée à Poudlard.
Inutile donc d’espérer l’histoire de Rogue, ou de Poudlard et ses fondateurs. Mais comme elle le dit elle-même, il ne faut jamais dire jamais. Peut-être s’y mettra-t-elle par la suite, après avoir repris pied dans l’univers. Et après avoir fini avec sa saga policière sous pseudo, aussi.
Bien évidemment, pas encore de casting, ni de lieu ou date de représentation, ni même l’ombre d’une adaptation francophone. Mais le principal est là : Harry Potter est de retour, après tout.
Millenium aura un tome 4 !
L’idée d’un volume 4 à la saga de Stieg Larsson titille les esprits depuis maintenant pas mal de temps. La dernière fois qu’on en avait entendu parler, c’est quand Eva Gabrielsson affirmait être en possession d’environ 200 pages déjà écrites par Larsson pour un 4e tome, et comptait bien l’écrire une fois les soucis judiciaires passés.
Si j’ignore où en sont les problèmes de justice entre Eva et les héritiers de Larsson, en revanche, elle peut oublier l’idée du tome 4. En effet, l’éditeur suédois Norstedts vient de commander l’écriture d’un quatrième volume à David Lagercrantz, co-auteur de la biographie de Zlatan Ibrahimovic.
L’auteur a déjà débuté l’écriture du livre, qui est d’ores et déjà prévu pour une sortie à l’été 2015. On retrouvera le duo Mikael Blomqvist/Lisbeth Salander, dans une intrigue qu’on nous promet inspirée et respectueuse de la trilogie originelle, tout en étant assez imprégnée du style et des idées de Lagercrantz pour s’en démarquer.
Quant à Eva Gabrielsson, elle est très surprise de l’initiative et se demande même si l’éditeur a le droit de commander ainsi une suite. Et elle est déçue qu’il essaie de faire plus d’argent. Ou peut-être juste déçue que ce ne soit pas elle qui en profite, comme elle en avait l’intention…
Jon Shannow : L’Intégrale de la Trilogie
Auteur
David Gemmell
Genre
Fantasy/Western/Post apo
Éditeur
Bragelonne
Nombre de pages
744
Année de parution
2011
Synopsis
Dans un monde où la civilisation a été remplacée par une ère de barbarie et de cruauté, un homme solitaire est en quête de rédemption. Son nom est Jon Shannow.
Pour une raison qu’il ignore, il semble avoir éveillé la colère d’Abaddon, le chef d’une gigantesque armée de fanatiques religieux pratiquant le sacrifice humain afin d’apaiser les Pierres de Sang, morceaux d’étoiles dotés d’étranges pouvoirs.
Mais Abaddon a commis une erreur : il a enlevé la seule femme qui compte aux yeux de Jon Shannow. Pour la sauver, l’homme errant est capable de remuer le ciel et la terre… et l’enfer.
Avis
Imaginez Clint Eastwood, avec son poncho et ses revolvers, dans un monde post-apocalyptique où l’on trouve aussi des traces de magie. C’est bon, vous l’avez en tête ? Alors, vous avez Jon Shannow. Parce que David Gemmell, ici, mélange allègrement le western au fantastique et à la fantasy, saupoudrant tout ça de bon nombre de questions sur le Bien et le Mal, notamment par l’intermédiaire de la religion, Jon étant un fervent chrétien qui cite souvent la Bible. Et se pose beaucoup de questions, donc, autant à son sujet qu’à celui des écritures.
Mettons les choses au clair tout de suite : Jon Shannow est un tueur. Un homme qui ne connaît qu’une façon de s’opposer au Mal et à la violence : faire parler les revolvers. Et Abbadon l’apprendra, avec ses Enfants de l’Enfer, à ses dépens…
Davi Gemmell nous plonge dans un univers digne d’un Mad Max imaginé comme un western, et c’est fort réussi. Comme toujours, c’est rapide et percutant, et les codes du genre sont bien réutilisés, on suit Jon dans sa quête de Jérusalem, de paix et de vengeance avec grand intérêt, même si le côté religieux est peut-être parfois trop présent. Cela dit, il apporte un grand intérêt dans les tourments moraux de Jon.
L’univers se complexifie dès le tome 2, avec l’arrivée d’univers parallèles et l’importance des choix et de leurs conséquences. Un choix de Gemmell qui en rajoute dans la caractérisation de Jon, noircit encore un peu l’univers, et offre plus de dilemmes. Une très bonne idée, d’autant qu’il ne se perd pas dans le concept.
Malheureusement, au-delà de ça, les tomes 2 et 3 n’atteignent que rarement la portée du premier. Notamment le 3 qui, s’il démarre bien avec un petit côté Pale Rider et offre un très bel épilogue, se révèle vite plus faible et lent que les précédents. Mais pas de quoi trop bouder, Gemmell sait rester assez efficace tout de même.
Tout ça pour dire, donc, que cette trilogie est vraiment très sympathique dans son genre, sans pour autant être exceptionnelle, et offrira de bons moments de lecture à qui voudra se lancer dans cet univers.
Man of Steel
Casting
Henry Cavill, Amy Adams, Michael Shannon, Russell Crowe, Laurence Fishburne, Kevin Costner, Diane Lane…
Date de sortie
19 juin 2013
Durée
2H23
Genre
Action/Fantastique
D’après le personnage de Superman, créé par Jerry Siegel et Joe Shuster
Synopsis
Un petit garçon découvre qu’il possède des pouvoirs surnaturels et qu’il n’est pas né sur Terre. Plus tard, il s’engage dans un périple afin de comprendre d’où il vient et pourquoi il a été envoyé sur notre planète. Mais il devra devenir un héros s’il veut sauver le monde de la destruction totale et incarner l’espoir pour toute l’humanité.
Avis
1 Ce film n’égale pas le film de 1978. Ok, c’est le vieux con sentimental qui parle
2 Il souffre d’un manque de thèmes marquants comme celui de John Williams pour le film de 1978 (oui, je sais, j’arrête)
3 C’est toujours nettement mieux que les ignobles Superman III et IV, et au-dessus de Superman Returns.
4 Watchmen reste le coup de génie de Zack Snyder, qui s’impose tout de même encore comme un petit artisan de l’action très honnête.
Cette petite mise au point faite, vous aurez compris ce que j’ai pensé en résumé du film : c’était bien, mais pas aussi exceptionnel que le travail de Donner, tout en ressuscitant Superman au ciné de manière assez honorable quand même. Et si vous voulez des détails, c’est maintenant.
Man of Steel, donc, c’est un reboot de Superman, qui semble bien parti pour lancer un univers DC, au vu de sa suite qui amènera Batman, et des références disséminées dans le film. Le tout par Zack Snyder, qui a réussi à adapter Watchmen, et a fait par la suite des films assez honnêtes sans reproduire ce coup de génie. Avec en plus Christopher Nolan et David S.Goyer derrière (pour rappel, ils ont juste ressuscité Batman après l’exécution en règle que lui avait fait subir Joel Schumacher), on pouvait partir confiants. Et, au vu du résultat, c’était avec raison. Mais aussi parfois avec réserve.
Car si Man of Steel réussit à tenir un rythme qui manquait cruellement à Superman Returns et à s’affirmer comme aussi proche des comics que possible (notamment le passage où Sup’ apprend à voler. Dans le comics, il ne volait pas et se déplaçait par bonds énormes, jusqu’à ce que la série animée naisse et que les animateurs, flemmards, décident de le faire voler pour se faciliter la vie…), il souffre aussi de plusieurs défauts, plus subtils, mais pas moins pardonnables.
On commencera par la quête initiatique racontée par ces nouvelles origines, qui vient directement rappeler Batman Begins, et les multiples flashbacks. Le souci, c’est que Superman n’est pas Batman, et que ce qui marche avec le Chevalier Noir ne fonctionne pas nécessairement avec l’Homme d’Acier.
Du moins, ça aurait peut-être pu marcher si on avait suivi la vie de Clark dans l’ordre chronologique, et pas au détour de flashbacks qui viennent régulièrement couper l’élan du passage en cours, juste pour nous livrer les multiples aphorismes de Kevin Costner. Costner qu’on a grand plaisir à revoir hors de productions confidentielles, d’ailleurs (je suis un enfant des 90s, je sais ).
Kevin Costner qui est au centre d’un des premiers problèmes du film, à travers la scène de sa mort (oui, ho, c’est bon, là, tout le monde sait que Jonathan Kent meurt, hein x)). D’abord, elle est assez ridicule… Jonathan pas foutu de sortir de la même façon que le chien et qui, surtout, empêche son fils d’intervenir (et même juste d’aller sauver le chien lui-même), avec un dernier signe qui fait plus suicidaire qui part sur un acte héroïque qu’autre chose (et pour finir sur « hop, disparition »).
Non mais, sérieusement ? Il connaît les pouvoirs de son fils, mais c’est à lui de décider si c’est le moment ou pas qu’il s’en serve ? C’est à tel point qu’il dit ouvertement qu’il aurait peut-être mieux valu qu’il laisse crever les gosses dans le bus…
Donc, Chris, David, Zack, c’est QUOI, votre PUTAIN DE PROBLÈME avec Jonathan Kent pour en faire un sociopathe suicidaire comme ça ? Il endosse le même rôle que l’oncle Ben pour Peter Parker/Spiderman, mais en mode un brin tyrannique, allant droit vers une mort qu’il était plus que possible d’éviter, s’il avait été un peu moins rigide concernant les pouvoirs de Clark.
Et là, je suis obligé de comparer avec le film de Donner. Dans le film de 1978, Jonathan meurt d’une crise cardiaque. Une cause naturelle, que même Clark ne peut combattre, devant laquelle il est totalement impuissant. C’est là qu’il prend la pleine mesure de la fragilité humaine, et de sa propre humanité devant ce qu’il ressent pour ce peuple qui n’est pas le sien à la base. Chez Zack Snyder, Clark devient un ado en révolte mais quand même soumis à l’autorité parentale au point d’accepter de ne rien faire pour sauver Jonathan, alors qu’il aurait largement pu. C’est une optique tellement différente que je me demande même comment on a pu imaginer un truc pareil, tant ça ne fait, au final, rien comprendre à Clark, selon moi, sinon que l’entêtement peut mener à la connerie pure. Et c’est franchement dommage.
Le deuxième point négatif, c’est l’analogie christique. Alors, oui, d’accord, Superman a toujours été un héros quasi parfait, élu, guidant le peuple, bla bla bla. Mais devait-on vraiment marteler l’analogie à ce point ? D’abord, on y revient, tous les aphorismes de Jonathan pas loin des enseignements bibliques. Ensuite, le fait que Clark soit âgé, d’après ce qu’il dit, de 33 ans durant les évènements du film hors flashbacks (juste au cas où, c’est l’âge auquel Jésus est mort sur la croix, hein), un beau plan où il apparaît en pleine lumière, les bras écartés, en croix, la promesse à de grandes choses, le porteur d’espoir… Oui, bon, on aura compris, c’est martelé, encore, et encore, et encore. Ce qui peut vite devenir saoulant tant c’est peu subtil.
Enfin, le dernier gros point négatif est la bataille finale. Elle est longue, mais longue… Sérieux, c’était possible de faire encore plus long ? Elle aurait pu être tronquée sur pas mal de scènes, mais j’imagine que Snyder s’est dit « Bon, il est bien sympa, mon film, mais quand on dit comics, on veut action. Et si j’appelais Michael Bay, tiens, histoire qu’il m’aide un peu à tout faire sauter de Smallville à Metropolis dans un déluge d’effets et de bastons souvent à la limite du lisible ? ». Alors, oui, on attendait cette bataille finale, on attendait de l’action pour la mener, mais là, c’était un peu trop quand même.
Passons sur la romance rapide avec Lois Lane, les soldats au QI d’huître (notamment Christopher Meloni et ses tentatives de tuer Feora…), les sauvetages in extremis, ça fait tellement partie du cahier des charges qu’on ne s’en offusque plus et qu’on est même presque déçu si c’est pas là.
Quant à la copie de Jor-El qui prend le rôle de fantôme/âme et est un vrai Deus ex Machina à chaque apparition, bah…
Mais donc, comme l’indique ma note, le film est loin d’être à jeter. Il y a du rythme, les acteurs sont pas mal, les origines de Superman sont pas mal écrites, on s’ennuie pas vraiment malgré la durée et l’absence d’action.
/!\SPOIL/!\
On rajoutera aussi que Zod qui force Superman à le tuer, ça, c’était vraiment une bonne idée, le genre qui allait renforcer le personnage dans ses principes et le faire éventuellement douter, sans oublier que ça en fait définitivement le dernier des Kryptoniens.
/!\SPOIL/!\
La vision de Krypton par Snyder est également vraiment sympathique, de même que les tenues kryptoniennes. L’absence de Kryptonite, et donc de facilité, c’est également un plus (même si le coup de l’atmosphère est assez facile aussi, mais c’est toujours plus original que ressortir la Kryptonite qui, on le rappelle, n’a été introduite dans le comics qu’après le feuilleton radio qui a créé le matériau).
Bref, tout ça pour dire que, si Man of Steel n’est pas la claque de l’année en matière de super héros et souffre de quelques gros défauts, il les compense, selon moi, par une certaine efficacité, et a su ramener le personnage au cinéma avec un certain brio, à défaut de génie. Il faut maintenant que la suite confirme.
Call of Juarez : Gunslinger
Développeur
TechLand
Genre
FPS
Supports
PS3/XBox 360/PC
Note : Téléchargement uniquement sur les 3 supports
Date de sortie
22 mai 2013
PEGI
16+
Synopsis
Abilene, Kansas, 1910. Un cowboy vieillissant entre dans un saloon. Son nom, Silas Greaves, éveille l’intérêt des quelques clients présents. Il commence alors à raconter son histoire, sa carrière de chasseur de primes, et sa soif de vengeance…
Avis
Un spin off de la série Call of Juarez (vous ne trouverez d’ailleurs que quelques références sur la fin, à travers deux des pépites de vérité à découvrir), proposé uniquement au téléchargement, et à petit prix (15€ seulement). Petit prix, donc, petit jeu ?
Disons-le tout de suite, ce Gunslinger ne se propose nullement de venir faire une révolution dans le FPS ou le western, on est dans du classique dans les deux cas. Classique, oui, mais surtout assez efficace pour tenir en haleine sur les six-sept heures de jeu proposées (sans compter l’Arcade, le mode Duel, et le New Game +).
Envie d’une petite virée dans le Grand Ouest où vous croiserez quelques légendes, comme Billy the Kid, Pat Garrett, Butch Cassidy et Sundance Kid, et le reste de la Horde Sauvage, les frères Dalton (les vrais, hein, Bob, Emmet, et Grat), etc… ? Alors, ce jeu est pour vous.
Dans l’idée, il s’agit d’une simple succession de niveaux où on tire sur tout ce qui bouge jusqu’au boss, qu’on affronte parfois en duel. Des duels assez bien gérés, où l’on devra tout autant faire attention à la position de sa main, à se concentrer sur l’adversaire, et à réagir rapidement quand il met la main à son revolver pour réussir à tirer avant lui.
Alors, qu’est-ce qui fait que c’est bien mené, donc ? Plusieurs petites choses.
D’abord, c’est beau. Vraiment. Les environnements sont magnifiquement reproduits, les jeux d’ombre et de lumière vraiment sympathiques, et le côté cel shading des personnages est vraiment agréable à regarder. Sans oublier les cinématiques qui, si elles sont constituées de plans fixes, ont ce petit côté « vieux film » pas désagréable.
Ensuite, c’est nerveux et rythmé, les moments de calme sont rares et, par extension, l’ennui dans les niveaux aussi. On se cache, on tire, on essaie de trouver la meilleure position possible, tout cela dans les environnements les plus emblématiques du western (la ville, le saloon, les falaises et canyons…).
L’idée de revivre des souvenirs est assez sympathique également. Silas étant en train de discuter avec les autres clients, il n’est pas rare d’avoir tous leurs commentaires en pleine action, et parfois même de revenir en arrière parce qu’un passage nécessite correction ou approfondissement. Original et sympathique, bien que finalement peu exploité.
Le jeu bénéficie de trois modes de jeu (Histoire, Arcade, Duels) et d’un New Game + permettant de recommencer avec tout ce qui a été débloqué. Ce qui est fort intéressant pour son côté RPG (chaque victime rapporte des points plus ou moins importants selon les circonstances et le combo) et les trois arbres de compétences associés au pistolero, au trappeur, et au ranger.
De même, il existe 54 pépites de vérité à découvrir, pour avoir accès à différentes anecdotes sur le Far West.
Quant à l’histoire, si elle n’est pas originale, elle a le mérite d’être efficace, même si beaucoup en verront le twist final avant la fin ^^ On notera que le jeu dispose de deux fins selon le choix que vous faites à l’épilogue.
Donc, Call of Juarez : Gunslinger n’est pas plus court que bon nombre de FPS qui ont droit à une sortie boîte, est assez soigné, et se révèle vite très efficace et très jouable, pour seulement 15€. Un bon moment à passer pour pas cher pour tout amateur de western.
Si c’est fait sans génie et sans la prétention de vouloir atteindre le sublime de Red Dead Redemption, c’est fait avec assez de talent et de soin pour justifier l’achat. Et c’est déjà pas mal
The Bone Season adapté au cinéma
Et c’est Andy Serkis qui soutient le projet avec la 20th Century Fox, via sa société de production, The Imaginarium.
The Bone Season adaptera donc le livre du même nom, écrit par Samantha Shannon. Mais si, souvenez-vous, c’est la jeune femme présentée comme la nouvelle J.K Rowling et à qui Bloomsbury (éditeur des Harry Potter, justement) a signé un chèque à six chiffres avant même qu’on sache quoi que ce soit sur The Bone Season.
Les détails sont par ici pour les intéressés.
Concernant donc The Bone Season, on s’oriente vers une saga en sept tomes (tiens, ça ne vous rappelle rien ? ^^) suivant les péripéties de Paige Mahoney dans le Londres de 2059 pour échapper à un gang intéressé par ses dons de voyance, ainsi qu’au gouvernement…
Gageons que le tout sera vite compliqué par des menaces et des enjeux bien plus importants…
Le tome 1 est donc sorti en VO le 20 août 2013 et devrait arriver en français en mai 2014.
Aucune date n’est évidemment encore annoncée pour le film. On souhaite en tout cas autant à Bloomsbury qu’à Samantha Shannon que le coup marketing ait été réussi et que ça devienne aussi apprécié voire culte que Harry Potter. Ce qui est évidemment loin d’être gagné.