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» Catégorie : Critiques et chroniques littéraires


À la Croisée des Mondes, tome 1 : Les Royaumes du Nord

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A la Croisee des mondesAuteur
Philip Pullman

Genre
Fantasy/Fantastique

Éditeur
Gallimard

Nombre de pages
329

Année de parution
1998

Synopsis
Élevée par les vieilles barbes du Jordan College à Oxford, la jeune Lyra ne pense qu’à faire les quatre cents coups avec son ami Roger, le garçon des cuisines, et rêve secrètement de suivre son oncle, le ténébreux Lord Asriel, vers les royaumes du Nord. L’aventure la rattrape plus tôt que prévu, alors que Roger disparaît, probablement enlevé par les mystérieux Enfourneurs.

Avis
Que voilà un beau souffle d’aventure, avec une héroïne bien jeune, mais déjà forte tête et avec un assez sale caractère. L’univers offre une lecture alternative intéressante de notre monde, ainsi que de grands moments de bravoure. Pullman sait nous immerger dans son monde et son histoire ne manque ni de rythme ni de questions, offrant également au passage un final qui retourne le cerveau et redistribue les cartes pour la suite de la trilogie.

Les personnages sont attachants, même si parfois un peu caricaturaux, et les différentes intrigues politiques présagent du meilleur.

De plus, l’action ne manque pas et Pullman livre même un passage assez violent par rapport au reste de l’histoire. Bon, petit bémol toutefois sur les personnages : tout le monde est exactement ce qu’il semble être, et Lyra les croit sur parole sans se poser de questions, quelle que soit la révélation. Heureusement pour elle que personne ne lui ment et qu’un personnage apparemment gentil l’est bel et bien. Je sais, c’est de la jeunesse, mais quand même…

Mais bon, ce petit point mis à part, le roman est agréable et prenant et réserve de bons moments de lecture. Hautement recommandable, donc.

Lettre d’une Inconnue & Le Joueur d’Échecs

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9782266234443Auteur
Stefan Zweig

Genre
Classique/Contemporaine/Drame

Éditeur
Pocket

Nombre de pages
127

Année de parution
1922 - Lettre d’une Inconnue
1943 – Le Joueur d’Échecs

Synopsis
Lettre d’une Inconnue
« A toi qui ne m’as jamais connue. » La lettre, anonyme, s’adresse bien à lui, à l’homme qu’il était et qu’il est demeuré, l’écrivain célèbre pour son talent, sa frivolité et ses conquêtes. Comment se souvenir de cette femme qui lui déclare sa passion de toute une vie, de cette adolescente de 13 ans qui l’épiait et l’adorait naguère en silence? Comment revoir le visage de cette inconnue qui se donnerait à lui, plus tard, et de leur brève idylle dans Vienne enneigée?

Le Joueur d’Échecs
Sur un paquebot reliant New York à Buenos Aires, une partie d’échecs entre deux passionnés que tout oppose et que le jeu réunit. Une partie à la fois envoûtante et dérisoire aux allures de confession…

Avis
Lettre d’une Inconnue
Un long monologue amoureux, bouleversant, récit d’une obsession et d’un extrême don de soi à quelqu’un qui en est le parfait opposé. Une simple lettre, récit d’une vie et d’un amour obsessionnel, emplie de regrets et d’amertume, mais aussi, finalement, de joie. Une lettre entre deux anonymes (le destinataire se résume à une simple initiale, l’émettrice n’a même pas ça), qui en fait une histoire universelle, peut-être vécue par le lecteur lui-même.
En supprimant les noms, les identités, Zweig ramène à l’humanité, simplement. Il n’y a ici que des sentiments bruts. Il n’y a pas à réfléchir, juste à ressentir. Et c’est bouleversant.

Le Joueur d’Échecs
Connaissez-vous la tension qui règne dans une partie d’échecs, entre deux joueurs d’assez bon niveau, et décidés à l’emporter ? Si ce n’est pas le cas, préparez-vous à l’expérimenter, parce que cette nouvelle est un incroyable thriller plein de tension, un duel entre deux incroyables cerveaux aussi obsédés l’un que l’autre par le jeu, pour des raisons différentes. Tension, confession, obsession, les trois ingrédients nécessaires à une nouvelle bien ciselée qui vient vous frapper vite et fort.
Encore une fois, l’anonymat est de rigueur, mais seulement pour l’un des des joueurs. Une façon de dire que n’importe qui peut sombrer dans n’importe quelle obsession ? Sans doute. Mais ce qui frappe, c’est comme les deux joueurs sont identiques tout en étant opposés… Aussi obsédés, mais pour des raisons différentes, et avec des personnalités qui le sont encore plus…

Obsession et opposition, les deux principales caractéristiques de ces deux nouvelles, qui ne pourront que vous toucher, d’une façon ou d’une autre…

La Tour Sombre, tome 4 : Magie et Cristal

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258198-gfAuteur
Stephen King

Genre
Fantastique/Fantasy/Western

Éditeur
J’Ai Lu

Nombre de pages
862

Année de parution
1998

La Tour Sombre, tome 1 : Le Pistolero
La Tour Sombre, tome 2 : Les Trois Cartes
La Tour Sombre, tome 3 : Terres Perdues

Synopsis
Prisonniers de Blaine, le monorail fou lancé à pleine vitesse, Roland et ses amis filent vers leur destin et, espèrent-ils, la Tour Sombre, leur but ultime. Les épreuves ne font pourtant que commencer pour eux, puisqu’ils devront déjouer les pièges du train infernal pour affronter le Mal aux multiples visages – jusque dans leurs souvenirs et leurs rêves, peuplés de signes et de messages qu’ils sont bien en mal de déchiffrer. Ils savent désormais qu’ils doivent protéger la Rose, réceptacle de tout ce que le monde compte encore de magique et de pur, et combattre l’odieux Roi Cramoisi. Les pistoleros ne sont pas au bout de leurs peines…

Avis
Le long voyage vers la Tour Sombre continue pour le ka-tet de Roland de Gilead. Mais, au-delà des dangers qui attendent Roland, Susannah, Eddie, Jake et Ote sur le chemin, il y a une chose qui doit être faite rapidement : Roland doit exorciser son passé.

Si l’on a déjà eu de vagues allusions à un passé dramatique et à Susan, c’est avec ce tome 4 que tout sera expliqué. Le début reprend où le tome 3 s’arrêtait, la fin nous dévoile enfin celui qui tire les ficelles derrière toute l’histoire de Roland, et le reste est l’histoire de ce qui s’est passé à Mejis, quand Roland avait 14 ans, et comment il est devenu le Pistolero désabusé que l’on connaît…
Et je vous préviens tout de suite : si vous trouvez George R.R Martin sadique, King n’est pas mieux dans ce tome 4 de sa saga. Il est peut-être même encore pire !

Un western teinté de fantasy, ça ne se refuse pas. Mais chez King, ça veut dire multiplier les situations désespérées et les descentes aux enfers. Et l’amour de Roland Deschain de Gilead et Susan Delgado sera le signal pour le ka de se déchaîner sur la petite Baronnie de Mejis…
Tous les codes du western seront ici convoqués, des saloons mal famés aux rues poussiéreuses, en passant par les mercenaires hispaniques, les canyons, et les revolvers qui parlent pour leurs propriétaires. Mais on y trouvera aussi la magie et la fantasy, notamment via Rhéa… La sorcière du Cöos. Celle dont l’ombre plane tout le long du tome sur les personnages, et qui a une grande importance dans ce qu’affrontera Roland par la suite dans sa quête…

Car l’histoire que raconte Roland n’a pas juste vocation à nous conter son histoire, à exorciser le passé. Le final nous révèle, en plus du personnage qui semble tirer les ficelles, à quel point tout est lié, à quel point le ka est puissant et balaie les personnages dans son cyclone.
Oh, certes, c’est parfois un peu plus long et lent que les trois précédents tomes, mais cette coupure fait du bien et s’insère finalement parfaitement dans le découpage de la saga, qu’on peut résumer de la façon suivante…

Tome 1 > Roland affronte l’Homme en Noir et obtient des réponses… Et d’autres questions.
Tome 2 > Roland constitue son ka-tet et nous présente son univers.
Tome 3 > Le voyage vers la Tour débute.
Tome 4 > Où il nous est expliqué les origines de Roland et de sa quête…

Ce tome 4 n’en demeure pas moins un très bon passage, d’autant qu’il s’agit, au minimum, d’un excellent western, avec son lot de charges et de revolvers, et son final apocalyptique. Si vous aimez le genre, vous serez assurés de passer un assez bon moment. Dans le cas contraire, vous aurez sans doute en effet un peu plus de mal à rentrer dans les détails de ce chapitre de l’histoire de Roland.

Papa-Longues-Jambes

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9782070612666Auteur
Jean Webster

Genre
Épistolaire/Humour

Éditeur
Folio Junior

Nombre de pages
212

Année de parution
1918 [Première parution]
2007 [Édition présentée]

Synopsis
Au début du XX° siècle, aux Etats-Unis, Jerusha Abbott ne connaît à dix-sept ans que son orphelinat ennuyeux, où elle a toujours vécu. Elle apprend qu’un donateur, qui veut rester anonyme, lui offre quatre années d’études supérieures à l’université de jeunes filles, en échange d’une lettre par mois. N’ayant aperçu de ce monsieur que son ombre portée à la lumière des phares, elle le surnomme affectueusement Papa-longues-jambes et lui écrit très souvent. C’est une nouvelle vie qui commence, pour elle qui découvre la liberté, rencontre la haute société américaine, et s’essaye au métier d’écrivain.

Avis
Une lecture bien rafraîchissante, notamment grâce à la personnalité de Judy. Vive, pleine d’humour, toujours optimiste, et ne se laisse pas marcher sur les pieds, Judy Abbott est sans doute une fière représentante des luttes féminines de l’époque. Mais c’est aussi une fine observatrice de sa société contemporaine, qui la fait se questionner sur beaucoup de choses (place des femmes, classes sociales, positionnement politique…), nous livrant un sympathique portrait des États-Unis du début du XXe siècle par les yeux d’une orpheline dont la vie change brutalement.

Mais bien sûr, ce n’est pas que ça. C’est aussi une relation, souvent à sens unique, entre Judy et son bienfaiteur anonyme, racontée à travers les lettres de Judy avec humour et tendresse (ou pas, selon les cas…). Bon, le final est quand même assez prévisible, et cela assez vite. Mais l’intérêt n’étant pas dans le final, mais comment on y arrive et tout ce qui se passe avant, rien de bien grave.

Papa-Longues-Jambes est un roman jeunesse drôle et à l’héroïne attachante, et finalement, c’est bien le plus important, au-delà de l’intrigue autour de ce mystérieux bienfaiteur, qui est nettement facile à éventer avant la fin. Un portrait sympathique et parfois caustique des États-Unis du début du XXe siècle, encore bien efficace sur plusieurs points, et très recommandable.

Gatsby le Magnifique

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gatsby-le-magnifique-415887Auteur
Francis Scott Fitzgerald

Genre
Drame/Historique

Éditeur
Folio

Nombre de pages
202

Année de parution
1925 [Première parution]
2013 [Édition présentée]

Synopsis
Dans le Long Island des années vingt, la fête est bruyante et la boisson abondante. Surtout chez Jay Gatsby. Aventurier au passé obscur, Gatsby, figure solaire par son rayonnement, lunaire par le mystère qu’il génère, est réputé pour les soirées qu’il donne dans sa somptueuse propriété. L’opulence, de même que la superficialité des conversations et des relations humaines, semblent ne pas y avoir de limites…

Parmi les invités de cet hôte étrange se trouve Nick Carraway, observateur lucide qui seul parvient à déceler une certaine grandeur chez Gatsby, incarnation de multiples promesses avortées…

Avis
Qui est Jay Gatsby ? Une question obsédante pour le narrateur, Nick Carraway, d’autant que son ombre plane sur les personnages dès le début. Une question qui trouvera ses réponses, comme tant d’autres, au fil de ce roman, dès la rencontre entre les deux personnages. Rencontre qui signera le début d’une grande plongée au cœur du monde des nouveaux riches blancs des années 20, entre richesses ostentatoires, racisme, superficialité, et j’en passe…

Mais au-delà de la description d’un mode de vie qui fera toute l’image de cette période dite des années folles, Fitzgerald nous plonge surtout dans une grande tragédie. Une tragédie où égoïsme et superficialité sont les maîtres mots, plongeant les personnages dans un engrenage dont on ne peut que ressortir les rêves broyés par la triste et dure noirceur de la réalité…

En ce sens, la traduction de Jaworski (comme, sans doute, le texte original de Fitzgerald) fait merveille : beaucoup de descriptions et de ressenti, peu de dialogues, et des métaphores et autres sous-entendus lourds de sens, qui servent parfaitement le propos.

Gatsby le Magnifique, c’est l’histoire d’un rêve perdu et de sa vaine poursuite, dans une ambiance de grande fête dont on se réveille avec la pire gueule de bois possible, encore incapable de retrouver la réalité. Une magnifique tragédie, toujours tristement actuelle…
Court mais puissant, un livre à lire, une plongée en apnée dans un univers impitoyable, et une grande leçon de vie, finalement.

La Tour Sombre Tome 3 Terres Perdues

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tour_sombre_terres_perdues_1303041607Auteur
Stephen King

Genre
Fantastique/Fantasy/Science-Fiction

Éditeur
J’Ai Lu

Nombre de pages
346

Année de parution
1991

La Tour Sombre, tome 1 : Le Pistolero
La Tour Sombre, tome 2 : Les Trois Cartes

Synopsis
Roland de Gilead et ses compagnons Eddie et Susannah poursuivent leur chemin en direction des Terres Perdues, nouvelle étape vers la Tour Sombre. Or le Pistolero perdra l’esprit s’il ne sauve pas Jake, ce garçon qu’il a déjà trahi mais qu’il n’oublie pas. Comment le ramener vers l’Entre-Deux-Mondes aride et périlleux dans lequel ils cheminent ? II existe peut-être une clé à cette énigme, une clé que seul Eddie peut façonner… II leur faudra dès lors traverser Lud, cité livrée au chaos, et affronter Blaine, le monorail fou, dont ils devront déjouer les pièges, au risque d’y perdre la vie… et d’échouer dans cette quête devenue leur raison d’être.

Avis
Une ambiance western imparable, du gros fantastique, une quête digne des grandes épopées fantasy, et des références multiples à la culture populaire cinéma/musique/littérature. Voilà ce que propose La Tour Sombre. Du moins, en très gros.

Parce que la quête de Roland, c’est bien plus que ça. C’est le sens même de sa vie, sa raison d’exister. Son ka. Et il est prêt à tout pour l’atteindre. Nous retrouvons nos héros là où le tome 2 les avait laissés, prêts à continuer d’avancer. Mais Roland a un problème à régler, un problème qui peut détruire sa vie comme le ka-tet qu’il forme avec Eddie et Susannah. Mais le plus gros défi viendra de Lud, ville fantôme sur laquelle veut régner le terrible Homme Tic-Tac…

Stephen King nous plonge encore plus profondément dans son imagination débordante et un univers plus que prenant. On retrouve son style simple et percutant, son amour des objets maudits/possédés, et sa capacité à imaginer des personnages absolument horribles (physiquement et/ou psychologiquement). Impossible d’abandonner une telle quête, on veut toujours savoir ce que cache la page suivante. Et il y a cet invité spécial à la fin…

Plus la quête avance, plus la Tour semble s’éloigner sous les péripéties qui mènent à elle. Et plus on se demande ce que King peut encore nous réserver comme surprises. Avec l’épilogue de ce tome 3, elles s’annoncent énormes pour le tome 4. La marche du Pistolero est encore loin d’être finie, et c’est un plaisir de le suivre à chaque volume. Attention, chaque petit détail peut être important, désormais… ;)

Bilbo le Hobbit

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bilboAuteur
J.R.R Tolkien

Genre
Fantasy

Éditeur
Le Livre de Poche

Nombre de pages
444

Année de parution
1937

Synopsis
Bilbo, comme tous les hobbits, est un petit être paisible qui n’aime pas être dérangé quand il est à table. Mais un jour, sa tranquillité est troublée par la venue d’un magicien nommé Gandalf, et de treize nains barbus qui n’ont qu’une idée en tête : récupérer le trésor de leurs ancêtres, volé par Smaug le dragon sur la Montagne Solitaire. Suite à un malentendu, Bilbo se retrouve malgré lui entraîné dans cette périlleuse expédition…

Avis
Le premier roman de Tolkien, à l’origine destiné à ses enfants. Et cela se sent bien dans le style. Les descriptions du Seigneur des Anneaux vous rebutent ? Ici, c’est simple, direct, efficace. Et si l’histoire est peut-être moins profonde que celle du Seigneur des Anneaux (une chasse au trésor, un dragon, des péripéties en vrac), elle n’en est pas moins prenante. Tolkien sait doser ses effets et dévoile son univers de façon alors survolée, mais très intéressante, racontant une légende de ci de là, écrivant (souvent) des chansons, et se permettant même de s’adresser directement au lecteur pour éclairer quelques points.

Il faut en effet noter que, si le roman est écrit à la troisième personne, Tolkien n’hésite pas à utiliser le « je » dans certains cas et se placer comme une sorte d’observateur invisible de la compagnie de Thorïn. L’effet est assez spécial, mais il montre bien le fait que c’était d’abord raconté pour ses enfants. Et pour rester sur le style et l’écriture, pas de descriptions longues, donc, ici. Le ton est léger,enfantin, fonctionnant très bien avec l’humour de Bilbo, qui se retrouve tout de même embarqué dans une grande aventure pas mal contre son gré.

Si l’histoire ne réserve guère de surprises (si ce n’est un certain passage avec Smaug…), on est vite pris dans les péripéties de la fine équipe : des Trolls, des Gobelins, des Wargs, et pas mal de problèmes sont au menu, dont l’apparition d’un personnage bien connu du Seigneur des Anneaux, en plus de Smaug. L’action est effrénée, mais parfaitement dosée, et s’arrête quand il le faut, laissant place à des scènes plus calmes remplies de dialogues. Cela dit, il est dommage que la compagnie soit aussi étoffée (treize Nains, Bilbo, et Gandalf pour une partie de l’aventure), ce qui amène bon nombre de Nains à avoir des rôles plus que secondaires, voire aucune ligne de dialogue pour certains…

Malgré tout, Bilbo le Hobbit reste une belle aventure dépaysante, sans prise de tête, et qui fait très plaisir à lire, d’autant que ça va vite. N’hésitez pas à découvrir l’histoire de Bilbo. Ce n’est peut-être pas le meilleur passage de l’univers de Tolkien, premier roman oblige, mais c’est vraiment un très bon moment d’aventures et de fantasy.

Le Masque de la Mort Rouge

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poe-le-masque-de-la-mort-rougeAuteur
Edgar Allan Poe

Genre
Fantastique

Éditeur
Aucun dans ce cas précis. Trouvé en PDF sur le Net [Appartient au domaine public : Edgar Allan Poe est mort en 1849]

Nombre de pages
4 [Nouvelle]

Année de parution
1842

Synopsis
L’épidémie de la Mort Rouge frappe partout et décime la population. Le prince Prospero, avec un millier de ses fidèles, s’isole dans une vieille abbaye et organise une grande orgie…

Avis
Pourquoi une chronique pour une nouvelle de quatre petites pages ? Parce que sur ce minuscule format, Poe réussit à en dire plus que beaucoup sur une vingtaine de pages.
Le Masque de la Mort Rouge est non seulement un modèle d’écriture gothique et fantastique (normal, vu l’auteur, me direz-vous), mais aussi une magnifique allégorie.

Nous nous trouvons là devant une quête d’immortalité. Une vaine quête devant l’inéluctabilité de la mort, marquée par le superficiel et l’arrogance, dans un univers étrange, gothique, si spécifique de Poe.

C’est beau, c’est terrible, c’est mélancolique, c’est le poids de l’inéluctable sur l’Humain, et c’est du grand fantastique.

L’Épée de Vérité, tome 1 : La Première Leçon du Sorcier

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couv31105288Auteur
Terry Goodkind

Genre
Fantasy

Éditeur
France Loisirs

Nombre de pages
638

Année de parution
2005

Synopsis
Jusqu’à ce que Richard Cypher sauve cette belle inconnue des griffes de ses poursuivants, il vivait paisiblement dans la forêt. Elle ne consent à lui dire que son nom : Kahlan. Mais lui sait déjà, au premier regard, qu’il ne pourra plus la quitter. Car, désormais, le danger rôde en Hartland. Des créatures monstrueuses suivent les pas de l’étrangère. Seul Zedd, son vieil ami ermite, peut lui venir en aide… en bouleversant son destin. Richard devra porter l’Épée de Vérité et s’opposer aux forces de Darken Rahl, le mage dictateur.
Ainsi commence une extraordinaire quête à travers les ténèbres. Au nom de l’amour. À n’importe quel prix.

Avis
Bon, heu, alors, par où et quoi commencer ? Si je me pose la question, c’est parce que Terry Goddkind m’a vraiment assommé avec ses idées, me laissant me demander jusqu’où il oserait aller rien qu’avec ce premier volume d’une série de onze… Sans compter les « bonus » (préquelles, suites, etc…).

Si on voit tout de suite que l’histoire est le gros classique de l’Élu contre le vilain dictateur, RIEN, et je dis bien RIEN, ne peut préparer le lecteur à l’assaut que son cerveau va subir en lisant ceci ! Si je ne savais pas trop comment définir un auteur bien bourrin et pas subtil, j’ai maintenant une définition parfaite pour ça : Terry Goodkind.
Avec Goodkind, c’est simple : deux personnages de sexe opposés qui viennent de se rencontrer sont aussitôt les amis les plus forts et les plus fidèles jusqu’à la mort, avant de se rendre compte qu’ils s’aiment quelques temps plus tard… Voire tout de suite, éventuellement.
Côté méchants, on ne va pas faire dans la demi-mesure, hein. Darken Rahl est donc un grand blond aux yeux bleus, comme ses troupes d’élite (on voit PAS DU TOUT la race aryenne là-dedans, voyons…). Il tue, pille, détruit, viole, etc… La routine, quoi. Notons également qu’il se fait appeler le Petit Père Rahl (tiens, ça me rappelle le Petit Père du Peuple Josef Staline, ça…) et prétend agir pour le bien du peuple, évidemment. Quant à son homme de main, on tape carrément dans le pédophile reconnu. Soulignons enfin que les deux aiment voir leurs victimes se débattre dans leurs pièges… Bref, si vous n’avez pas encore compris que ce sont les gros méchants, on ne peut plus rien pour vous, là.

S’il n’y avait que ça, encore…
Le souci est aussi que les réactions de Richard sont dignes d’un gosse de cinq ans et que tout s’enchaîne à grands renforts de Deus ex Machina, sans aucune logique, juste parce que Richard est exceptionnel, est l’Élu, a le don, etc…
Sérieusement, ce type est tellement hors du commun que, sans AUCUN effort à part celui de la parole, il va réussir à trouver les réponses à des questions et énigmes par pure intuition, neutraliser de la magie sans rien faire, rallier à sa cause ou retourner contre leur maître quelques agents de Rahl, et j’en passe, c’est comme ça tout le long.
Goodkind tente bien de nous expliquer certaines choses de l’univers, mais ces règles n’ont tout simplement plus cours dès que Richard arrive sur les lieux. Il n’a quasiment aucune difficulté à faire quoi que ce soit…

Au final, Goodkind enchaîne les péripéties en vrac pour faire avancer une intrigue qui ne repose finalement sur rien, tant Richard peut tout faire sans effort. Ne reste que l’action et quelques passages sympathiques pour maintenir l’intérêt. Et c’est fort dommage.
Parce que, avec un traitement plus réfléchi, plus de sens dans l’enchaînement des idées, on aurait pu avoir quelque chose de certes peu original, mais assez efficace et prenant. Là, on a juste beaucoup de ridicule vaguement sauvé de ci de là par quelques éclairs de lucidité…

Et pour les Deus ex Machina, mention spéciale à la toute fin. Oh, et tant que j’y pense, il a caché une grosse copie de Gollum là-dedans. Si, si, difficile à trouver. Ou pas… :D
Bref, une bonne grosse série B qui flirte très dangereusement avec le Z… Peut-être vous parlerai-je de suite un jour, mais sachez que ce tome 1 se suffit à lui-même et peut très bien être lu seul. Pas tout à fait dégueulasse, mais on peut légitimement se demander pourquoi c’est un tel classique (voire culte) du genre…

L’Associé du Chaos

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I-Grande-14807-l-associe-du-chaos.netAuteur
Anthony Boucard

Genre
Science-Fiction

Éditeur
Atria

Nombre de pages
284

Année de parution
2013

Synopsis
Condamné à la cryogénisation, Vincent Langeais se réveille cent cinquante ans plus tard. Il se retrouve seul dans une société qu’il ne comprend pas et qui le terrorise.
Toute son existence est confinée dans un coin de son cerveau, inaccessible ; autour de lui, un univers qu’il ne maîtrise pas, sans famille, sans projet, entre hallucinogènes et roulette russe, quels sont les choix qui s’offrent à lui ? A-t-il seulement un destin ?…
Un simple appel téléphonique va changer le cours de son existence… Et Vincent va dire oui… Mais à qui ou à quoi ?…
Entre jeu de dupe, faux-semblant, manipulation, l’auteur, Anthony Boucard, signe ici son premier roman de science-fiction.

Avis
Que voilà un synopsis intéressant et prometteur. Un bel univers de science-fiction à explorer, entre l’amnésie du personnage et le choc d’une civilisation qui avance brutalement (du moins pour le personnage) de 150 années dans le futur. Malheureusement, si le synopsis est prometteur, le résultat final laisse une impression plus mitigée.

Ce n’est absolument pas la faute de l’histoire, bien au contraire. Celle-ci se révèle en effet vite vraisemblable et digne d’un bon vieux thriller. Vincent Langeais se retrouve vite embarqué dans une situation qui le dépasse au milieu d’un monde qu’il ne comprend pas, et comprendra qu’il ne faut faire confiance à personne pour espérer s’en sortir. En supposant que ça soit encore possible… L’histoire, donc, est bien ficelée et réserve pas mal de surprises et de rebondissements, baladant le lecteur entre les incertitudes et les faux-semblants.

Le problème, en fait, c’est un peu tout le reste.
D’abord, l’univers. Si Anthony Boucard nous en explique beaucoup de choses et qu’il est parfaitement cohérent et très vraisemblable, il faut avouer que les explications en entête de chapitre, ça arrive un peu comme un cheveu sur la soupe et ça passe relativement mal. D’autant plus que, bien souvent, on apprendra des choses certes utiles dans le développement du background, mais absolument pas exploitées dans l’histoire. Au final, on se détache assez rapidement de tout le fonctionnement social, économique, et politique du monde tel qu’il est imaginé là. Et c’est vraiment dommage, au vu des efforts faits par l’auteur pour imaginer un futur utopique, mais vraisemblable.
Un univers intéressant et développé, donc, mais des explications bien souvent inutiles.

Ensuite, nous avons les personnages. Peu développés, ils s’avèrent vite plats et peu attachants. À commencer par Vincent, mais dans son cas, encore, c’est sans doute largement voulu, tant il n’a de goût ni d’intérêt pour rien au départ. Une coquille vide qui erre dans un univers qui le dépasse. Pour les autres, c’est déjà plus problématique.
En fait, ils obéissent principalement à des archétypes bien définis, mais sans chercher à les dépasser. Nous avons le héros amnésique qui ne sait pas quoi faire, l’unique ami plein d’humour, le conseiller peu présent, etc… En soi, l’utilisation d’archétypes n’est pas un problème, évidemment, mais ici, on a vraiment du mal à s’attacher, s’identifier, bref, à les trouver intéressants hors de l’histoire.
Cela dit, ils servent parfaitement bien le déroulement de l’histoire en question, et se révèlent donc efficaces, à défaut d’être vraiment intéressants.

Enfin, sans doute le problème qui fait vraiment du tort au livre selon moi : un certain manque de rythme. Le roman fait à peine 300 pages, et il vous en faudra près de 100 pour que l’élément déclencheur noté dans le synopsis apparaisse… D’ici là, vous passerez le temps à voir Vincent errer sans but, se lamenter, bref, devenir une loque humaine dont la vie est seulement un peu illuminée par son seul ami. Je ne demande pas non plus qu’on amène le déclenchement de l’histoire dès la première page, mais presque le tiers pour ça…
Le problème étant que cela ne s’arrange pas vraiment après, on se perd régulièrement dans des descriptions plus ou moins utiles et des errements, et il faut attendre que le mystérieux interlocuteur de Vincent le contacte pour que ça accélère un peu.
Un point que n’arrangent pas les dialogues à plus de deux personnages, qui sont écrits de façon proche du théâtre. Ce qui n’a pas grand chose à faire dans un roman.

Imaginons un dialogue entre X, Y, et Z, il sera écrit comme suit :

- Bla bla [X parle]
Y :
- Dialogue de Y
- Réponse de X
Z :
- Dialogue de Z

Aucune phrase pour introduire l’arrivée du personnage dans le dialogue, donc…

Malgré tout, donc, si l’auteur a ici du mal à gérer son univers et son rythme, et que quelques autres légers défauts de forme peuvent apparaître (fautes d’orthographes restées, mots ou lettres qui manquent…), on parcourt ces 284 pages avec un certain plaisir, tant l’histoire est réussie et qu’on se demande jusqu’au bout quel est le fin mot de l’histoire.
Clairement pas le meilleur de la science-fiction, francophone ou non, mais une série B sans prétention sympathique, et dont les efforts sur l’univers laissent clairement à penser que Anthony Boucard a de grands moments devant lui, surtout s’il réussit à mieux doser l’histoire, l’univers, et le rythme.
Bref, un début prometteur dans la science-fiction, à défaut d’un grand roman. Et c’est déjà pas mal, non ?

Merci à LivrAddict et Atria pour ce partenariat =)

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