» Catégorie : Critiques d’adaptations ciné/télé
Daredevil
Commentaires » 1Statut
En production
Saisons
1
Épisodes et format
13 x 52 minutes environ
Année de production
2015
D’après le personnage de Daredevil, créé par Stan Lee et Bill Everett
Casting
Charlie Cox, Vincent D’Onofrio, Deborah Ann Woll, Elden Henson, Toby Leonard Moore, Vondie Curtis-Hall…
Synopsis
Matt Murdock, aveugle, avocat, a juré de défendre Hell’s Kitchen de toutes les menaces qui pèsent sur le quartier, par tous les moyens possibles. Ce qui inclut quelques excursions nocturnes sous un masque. Avocat le jour, Matt devient un justicier solitaire la nuit, aidé par un entraînement exigeant et des capacités spéciales. Mais quand un adversaire plus fort et plus intelligent que les autres fait surface, Matt se retrouve pris dans une spirale de violence comme Hell’s Kitchen a rarement vu…
Avis
Voilà une série qui était attendu. Après que Marvel et Disney aient récupéré les droits de Daredevil chez la Fox, on attendait avec impatience de voir ce qu’ils allaient en faire, en espérant qu’on oublierait le film de 2003 avec Ben Affleck. Et le résultat de cette série, collaboration ABC/Netflix, est juste 1000 fois meilleur.
Bon, et comme je vous vois venir, vous allez me demander une comparaison avec le film, ou un avis rapide sur le sujet, alors, on va faire ça tout de suite.
Le film, pour moi, n’est pas la daube infâme souvent décrite, et est bien plus regardable que X-Men 3 ou The Punisher : War Zone. Oui, je sais, là, vous allez me lapider, je suis préparé. Bref. Il souffre bien de quelques scènes ridicules (ah, ce combat en plein jour et en public entre Matt et Elektra…. :’)), d’une direction d’acteurs hasardeuse (Ben Affleck était loin d’être convaincant tout le temps. Mais ça arrivait parfois quand même. Par contre,je refuse de parler de Colin Farrell !), et d’une histoire totalement random sur laquelle on a collé l’univers de Daredevil, en espérant que ça marche. Il est toutefois sauvé par un certain sens de l’esthétique de Mark Steven Johnson (sens qu’on retrouve sur Ghost Rider, qui souffre des mêmes problèmes) et, surtout, par Michael Clarke Duncan en Wilson Fisk ! Duncan dans le rôle de Fisk, c’était tout ce qu’on attendait du personnage : charisme, prestance, carrure, tout était là. Et rien que pour ça, ça vaut le visionnage.
Maintenant, on revient à la série. Et là, c’est la baffe ! L’univers est noir et violent, on est droit dans l’ambiance des travaux de Frank Miller et Brian Michael Bendis dès le premier épisode (impression renforcée par le costume qui sort droit du run des origines de Frank Miller). Ambiance qui se détend toutefois un peu dès que Matt retire son masque et que Foggy balance quelques vannes. Dans les 2 premiers épisodes, cette ambiance est en tout cas bien renforcée par le fait que Fisk n’apparaisse pas. Pas une fois. Il est juste une ombre, un employeur invisible dont on tait le nom, une menace intangible qui tient la ville dans ses mains. Et c’est là que la série a un léger bémol selon moi, mais c’est surtout de la communication…
Si on savait très bien qu’on allait voir Wilson Fisk (à moins de vraiment pas lire les comics, de ne pas s’intéresser au sujet, et de ne pas avoir vu le film), je pense que l’impact aurait été plus énorme pour son apparition si le secret avait été gardé sur le personnage comme sur l’acteur, puisqu’il n’apparaît pas tout de suite. Balancer l’acteur et des photos officielles, ça réduisait, à mes yeux, l’impact de son arrivée. Mais c’est du point de détail, d’autant que Vincent D’Onofrio est impérial dans le rôle. Le traitement est bien différent de celui du film, puisqu’on y développe les aspects humains du Caïd et sa genèse, mais on n’oublie pas de lui garder quelques scènes d’action où il dévoile toute sa puissance et sa rage. À ce titre, le final de l’épisode 4 est particulièrement incroyable, la scène la plus violente et la plus dégueulasse, disons-le carrément, de tout l’univers Marvel, et qui ne fait qu’illustrer encore plus le décalage et le contraste entre la série et le reste du MCU. Car, oui, c’est lié aux films, mais de façon très discrète, par quelques vagues références dans les dialogues ou les cadrages. On se centre vraiment sur DD et son environnement urbain.
Et c’est là la force de la série, qui gagne son identité propre et prend le temps de développer ses personnages, de bien nous faire comprendre qu’on est là, en 13 épisodes, dans le parfait équivalent d’un comics entièrement dédié aux origines du personnage, qui se cherche et qui doute. La série ne fait que gagner en puissance à chaque épisode, avec des pics à certains moments (le plan séquence du couloir de l’épisode 2, la fin du 4, une mort brutale du 12…) et, avant de s’en rendre compte, on arrive à l’épisode 13. Lequel a divisé et laissé pas mal de réactions mitigées voire plus que déçues.
Alors, non, cet épisode final n’est pas un foutage de gueule et est juste absolument épique d’un bout à l’autre. Si Steven S. DeKnight s’est fait plaisir à le gérer contrairement aux précédents, il n’a pas à rougir par rapport au travail fourni par ses équipes sur le reste (et pour ceux qui n’ont pas aimé, sachez qu’il se barre, tout comme les showrunners, pour la saison 2 qui a été annoncée il y a peu, bien plus tôt que ce qu’on pouvait imaginer). Le vrai problème, c’est la première partie, qui est expédiée limite d’un coup de baguette magique, avec des faits certes logiques, mais évacués tellement rapidement et facilement que, à part pour deux séquences vraiment pas mal, ça ne donne rien de notable et détruit même pas mal des enjeux des épisodes précédents concernant cette partie.
Il aurait peut-être mieux valu que la saison se tienne sur 14 épisodes, avec le 13 qui reprend de façon approfondie les premières minutes de l’épisode 13 réel, et le 14 qui traite de tout le reste pour livrer une confrontation finale encore plus épique. Ceci mis à part, il n’y a pour ainsi dire aucune fausse note dans la série, qu’on pourrait croire écrite par Miller et/ou Bendis sans le moindre problème.
Bref, l’ambiance est parfaite, les acteurs sont parfaits (au fait, regardez en VO, la VF de Charlie Cox est la même que celle de Robert Downey Jr dans Iron Man. Entendre Murdock avec la voix de Tony Stark, ça doit être perturbant XD), le moindre petit élément a tout à fait sa place, cette série est tout simplement l’une des meilleures adaptations Marvel de tous les temps.
Je la recommande donc plus que chaudement, à moins que vous n’aimiez vraiment pas le Daredevil sombre, violent, et torturé qu’on connaît depuis 1981. Si c’est le cas, je doute que vous accrochiez à la série, tant elle est dans cette lignée, comme je l’ai dit plus haut. Sinon, foncez !
Le Colonel Chabert
Commentaires » 0Casting
Gérard Depardieu, Fabrice Luchini, Fanny Ardant, André Dussollier, Claude Rich…
Date de sortie
21 septembre 1994
Durée
1H50
Genre
Drame/Historique
D’après Le Colonel Chabert, par Honoré de Balzac
Synopsis
8 février 1807. Napoléon Ier affronte l’armée russe à Eylau. Les pertes sont lourdes dans les deux camps. Parmi les officiers français tombe le colonel Chabert, qui a participé à la grande charge de Murat.
Paris, 1817. Un homme se présente au cabinet de l’avoué Derville. Celui-ci déclare être le colonel Chabert, qui survécut à ses blessures, et mit bien des mois et des années à se remettre pour revenir faire savoir qu’il est vivant et retrouver son nom, sa position et sa fortune. Malheureusement, sa femme s’est remariée depuis longtemps…
Avis
Gérard Depardieu et Fabrice Luchini dans le même film, on ne pouvait pas rêver mieux pour adapter un classique de la littérature française, tant ces deux acteurs ont su magnifiquement donner vie à ses différentes figures, auteurs comme personnages. Et ici, ils sont donc réunis pour donner vie au colonel Chabert, imaginé par Balzac dans un hommage aux grognards de Napoléon.
Drame historique puissant et parfaitement reconstitué, le film nous entraîne dans la lutte du colonel pour retrouver son nom, sa vie, et sa fortune, mais se trouve pris dans les manipulations de sa femme qui tient à conserver son nouveau mariage, seul moyen de conserver son rang social.
Depardieu y compose parfaitement un écorché vif qui n’a plus rien, et qui veut juste vivre, mais se retrouve dans une société qui n’est plus la sienne, où l’Empire n’est plus qu’un vague souvenir qu’on tente d’effacer, comme d’effacer ceux qui l’ont soutenu…
Derville est superbement interprété par Luchini, comme souvent : passionné, flamboyant, narquois… C’était écrit pour lui, tout simplement. Il est celui qui rend l’espoir au colonel, même si cela signifie s’opposer à une de ses clientes, qui n’est autre que la femme du colonel, donc.
Drame ciselé sur mesure pour Depardieu et Luchini, aux dialogues puissants, à la reconstitution magnifique, et qui se pare d’un bel hommage à Balzac, Le Colonel Chabert est définitivement à voir pour tout amateur de drame et d’historique.
L’histoire d’un homme seul face à la veulerie humaine…
Captain America : Le Soldat de l’Hiver
Commentaires » 1Réalisateurs
Anthony et Joe Russo
Casting
Chris Evans, Scarlett Johansson, Anthony Mackie, Robert Redford, Samuel L.Jackson, Cobie Smulders…
Date de sortie
26 mars 2014
Durée
2H08
Genre
Action
D’après le personnage de Captain America, créé par Jack Kirby et Joe Simon
Synopsis
Après les événements cataclysmiques de New York de The Avengers, Steve Rogers aka Captain America vit tranquillement à Washington, D.C. et essaye de s’adapter au monde moderne. Mais quand Nick Fury est directement attaqué, Steve se retrouve impliqué dans un réseau d’intrigues qui met le monde en danger. S’associant à la Veuve Noire, Captain America lutte pour dénoncer une conspiration grandissante, tout en repoussant des tueurs professionnels envoyés pour le faire taire. Quand l’étendue du plan maléfique est révélée, Captain America et la Veuve Noire sollicitent l’aide d’un nouvel allié, le Faucon. Cependant, ils se retrouvent bientôt face à un inattendu et redoutable ennemi – le Soldat de l’Hiver.
Avis
On va le dire tout de suite : Le Soldat de l’Hiver confirme, chez moi, la bonne impression laissée par First Avenger, à savoir que Captain America est sans doute le personnage qui se sort le mieux (avec Iron Man) de l’univers partagé Marvel au cinéma. Bien sûr, pour qui connaît un minimum les comics, rien ne sera vraiment surprenant, pas même l’identité du Soldat de l’Hiver, évidemment. Ce qui n’empêchera pas le film d’être particulièrement efficace sur tous les plans, digne des comics dont il s’inspire.
Bon, bien sûr, ce n’est pas non plus le chef-d’œuvre qui va retourner le cerveau de ceux qui n’aiment pas Marvel, hein, il a ses défauts. L’orientation vers le thriller politique est louable, mais c’est très vite secondaire, par exemple. Durant les scènes d’action, un combat au corps à corps est vite illisible, aussi. Et on regrettera le temps à l’écran du Soldat de l’Hiver et de la Veuve Noire (mais s’ils sont peu présents, c’est toujours pour être bien badass, ça compense), de même que les bons vieux gimmicks et clichés du film d’action.
Et pourtant, ça marche. Ça marche parce que le film ne prétend pas révolutionner le genre, mais juste offrir un bon divertissement qui se fout quand même pas de la gueule du monde, et c’est exactement ce qu’il offre. Certes, ça n’a pas la profondeur d’un V pour Vendetta ou d’un Watchmen, mais l’humour fonctionne, l’action et le scénario aussi, on en prend plein les yeux sans être pris pour des cons, et le comics de base est bien adapté, avec des acteurs qui font bien leur boulot. Que peut-on bien demander de plus ? Bref, si vous aimez Marvel, foncez. Et si vous n’aimez pas, vous devriez quand même passer un moment de détente sympa, tant pis si vous ne comprenez pas les références, ce n’est pas là que se cache l’essentiel du film.
Et moi, j’attends donc la 3e aventure solo de Cap avec un certain entrain.
Man of Steel
Commentaires » 3Casting
Henry Cavill, Amy Adams, Michael Shannon, Russell Crowe, Laurence Fishburne, Kevin Costner, Diane Lane…
Date de sortie
19 juin 2013
Durée
2H23
Genre
Action/Fantastique
D’après le personnage de Superman, créé par Jerry Siegel et Joe Shuster
Synopsis
Un petit garçon découvre qu’il possède des pouvoirs surnaturels et qu’il n’est pas né sur Terre. Plus tard, il s’engage dans un périple afin de comprendre d’où il vient et pourquoi il a été envoyé sur notre planète. Mais il devra devenir un héros s’il veut sauver le monde de la destruction totale et incarner l’espoir pour toute l’humanité.
Avis
1 Ce film n’égale pas le film de 1978. Ok, c’est le vieux con sentimental qui parle
2 Il souffre d’un manque de thèmes marquants comme celui de John Williams pour le film de 1978 (oui, je sais, j’arrête)
3 C’est toujours nettement mieux que les ignobles Superman III et IV, et au-dessus de Superman Returns.
4 Watchmen reste le coup de génie de Zack Snyder, qui s’impose tout de même encore comme un petit artisan de l’action très honnête.
Cette petite mise au point faite, vous aurez compris ce que j’ai pensé en résumé du film : c’était bien, mais pas aussi exceptionnel que le travail de Donner, tout en ressuscitant Superman au ciné de manière assez honorable quand même. Et si vous voulez des détails, c’est maintenant.
Man of Steel, donc, c’est un reboot de Superman, qui semble bien parti pour lancer un univers DC, au vu de sa suite qui amènera Batman, et des références disséminées dans le film. Le tout par Zack Snyder, qui a réussi à adapter Watchmen, et a fait par la suite des films assez honnêtes sans reproduire ce coup de génie. Avec en plus Christopher Nolan et David S.Goyer derrière (pour rappel, ils ont juste ressuscité Batman après l’exécution en règle que lui avait fait subir Joel Schumacher), on pouvait partir confiants. Et, au vu du résultat, c’était avec raison. Mais aussi parfois avec réserve.
Car si Man of Steel réussit à tenir un rythme qui manquait cruellement à Superman Returns et à s’affirmer comme aussi proche des comics que possible (notamment le passage où Sup’ apprend à voler. Dans le comics, il ne volait pas et se déplaçait par bonds énormes, jusqu’à ce que la série animée naisse et que les animateurs, flemmards, décident de le faire voler pour se faciliter la vie…), il souffre aussi de plusieurs défauts, plus subtils, mais pas moins pardonnables.
On commencera par la quête initiatique racontée par ces nouvelles origines, qui vient directement rappeler Batman Begins, et les multiples flashbacks. Le souci, c’est que Superman n’est pas Batman, et que ce qui marche avec le Chevalier Noir ne fonctionne pas nécessairement avec l’Homme d’Acier.
Du moins, ça aurait peut-être pu marcher si on avait suivi la vie de Clark dans l’ordre chronologique, et pas au détour de flashbacks qui viennent régulièrement couper l’élan du passage en cours, juste pour nous livrer les multiples aphorismes de Kevin Costner. Costner qu’on a grand plaisir à revoir hors de productions confidentielles, d’ailleurs (je suis un enfant des 90s, je sais ).
Kevin Costner qui est au centre d’un des premiers problèmes du film, à travers la scène de sa mort (oui, ho, c’est bon, là, tout le monde sait que Jonathan Kent meurt, hein x)). D’abord, elle est assez ridicule… Jonathan pas foutu de sortir de la même façon que le chien et qui, surtout, empêche son fils d’intervenir (et même juste d’aller sauver le chien lui-même), avec un dernier signe qui fait plus suicidaire qui part sur un acte héroïque qu’autre chose (et pour finir sur « hop, disparition »).
Non mais, sérieusement ? Il connaît les pouvoirs de son fils, mais c’est à lui de décider si c’est le moment ou pas qu’il s’en serve ? C’est à tel point qu’il dit ouvertement qu’il aurait peut-être mieux valu qu’il laisse crever les gosses dans le bus…
Donc, Chris, David, Zack, c’est QUOI, votre PUTAIN DE PROBLÈME avec Jonathan Kent pour en faire un sociopathe suicidaire comme ça ? Il endosse le même rôle que l’oncle Ben pour Peter Parker/Spiderman, mais en mode un brin tyrannique, allant droit vers une mort qu’il était plus que possible d’éviter, s’il avait été un peu moins rigide concernant les pouvoirs de Clark.
Et là, je suis obligé de comparer avec le film de Donner. Dans le film de 1978, Jonathan meurt d’une crise cardiaque. Une cause naturelle, que même Clark ne peut combattre, devant laquelle il est totalement impuissant. C’est là qu’il prend la pleine mesure de la fragilité humaine, et de sa propre humanité devant ce qu’il ressent pour ce peuple qui n’est pas le sien à la base. Chez Zack Snyder, Clark devient un ado en révolte mais quand même soumis à l’autorité parentale au point d’accepter de ne rien faire pour sauver Jonathan, alors qu’il aurait largement pu. C’est une optique tellement différente que je me demande même comment on a pu imaginer un truc pareil, tant ça ne fait, au final, rien comprendre à Clark, selon moi, sinon que l’entêtement peut mener à la connerie pure. Et c’est franchement dommage.
Le deuxième point négatif, c’est l’analogie christique. Alors, oui, d’accord, Superman a toujours été un héros quasi parfait, élu, guidant le peuple, bla bla bla. Mais devait-on vraiment marteler l’analogie à ce point ? D’abord, on y revient, tous les aphorismes de Jonathan pas loin des enseignements bibliques. Ensuite, le fait que Clark soit âgé, d’après ce qu’il dit, de 33 ans durant les évènements du film hors flashbacks (juste au cas où, c’est l’âge auquel Jésus est mort sur la croix, hein), un beau plan où il apparaît en pleine lumière, les bras écartés, en croix, la promesse à de grandes choses, le porteur d’espoir… Oui, bon, on aura compris, c’est martelé, encore, et encore, et encore. Ce qui peut vite devenir saoulant tant c’est peu subtil.
Enfin, le dernier gros point négatif est la bataille finale. Elle est longue, mais longue… Sérieux, c’était possible de faire encore plus long ? Elle aurait pu être tronquée sur pas mal de scènes, mais j’imagine que Snyder s’est dit « Bon, il est bien sympa, mon film, mais quand on dit comics, on veut action. Et si j’appelais Michael Bay, tiens, histoire qu’il m’aide un peu à tout faire sauter de Smallville à Metropolis dans un déluge d’effets et de bastons souvent à la limite du lisible ? ». Alors, oui, on attendait cette bataille finale, on attendait de l’action pour la mener, mais là, c’était un peu trop quand même.
Passons sur la romance rapide avec Lois Lane, les soldats au QI d’huître (notamment Christopher Meloni et ses tentatives de tuer Feora…), les sauvetages in extremis, ça fait tellement partie du cahier des charges qu’on ne s’en offusque plus et qu’on est même presque déçu si c’est pas là.
Quant à la copie de Jor-El qui prend le rôle de fantôme/âme et est un vrai Deus ex Machina à chaque apparition, bah…
Mais donc, comme l’indique ma note, le film est loin d’être à jeter. Il y a du rythme, les acteurs sont pas mal, les origines de Superman sont pas mal écrites, on s’ennuie pas vraiment malgré la durée et l’absence d’action.
/!\SPOIL/!\
On rajoutera aussi que Zod qui force Superman à le tuer, ça, c’était vraiment une bonne idée, le genre qui allait renforcer le personnage dans ses principes et le faire éventuellement douter, sans oublier que ça en fait définitivement le dernier des Kryptoniens.
/!\SPOIL/!\
La vision de Krypton par Snyder est également vraiment sympathique, de même que les tenues kryptoniennes. L’absence de Kryptonite, et donc de facilité, c’est également un plus (même si le coup de l’atmosphère est assez facile aussi, mais c’est toujours plus original que ressortir la Kryptonite qui, on le rappelle, n’a été introduite dans le comics qu’après le feuilleton radio qui a créé le matériau).
Bref, tout ça pour dire que, si Man of Steel n’est pas la claque de l’année en matière de super héros et souffre de quelques gros défauts, il les compense, selon moi, par une certaine efficacité, et a su ramener le personnage au cinéma avec un certain brio, à défaut de génie. Il faut maintenant que la suite confirme.
La Planète des Singes [1968]
Commentaires » 0Réalisateur
Franklin J.Schaffner
Casting
Charlton Heston, Roddy McDowall, Kim Hunter, Maurice Evans, Linda Harrison…
Date de sortie
25 avril 1968
Durée
1H52
Genre
Science-Fiction
D’après La Planète des Singes, de Pierre Boulle
Synopsis
Parti en 1972, l’engin spatial américain Icare, avec à son bord quatre membres d’équipage traverse l’espace à une vitesse proche de la vitesse de la lumière. Au terme d’un voyage de 18 mois, le vaisseau s’écrase en l’an 3978 sur une mystérieuse planète, au cœur d’une région désertique. Les trois survivants du crash, le capitaine George Taylor, ainsi que les lieutenants John Landon et Thomas Dodge, découvrent très vite que ce monde est peuplé d’hommes primitifs dominés par une race de singes très évolués. Bientôt, Dodge est abattu par les singes, Landon capturé, de même que Taylor, de surcroît blessé à la gorge. Deux scientifiques, Zira et Cornélius, s’intéressent de près à Taylor…
Avis
Si la seconde adaptation signée Tim Burton n’est pas la daube infâme décrite par pas mal malgré le fait qu’il s’agisse clairement d’un pur film de commande, force est de constater que son orientation très action est loin d’égaler la profondeur de ce premier film, malgré une organisation sociale des singes moins caricaturale que la simple inversion des rôles présentée ici.
En plaçant les dominateurs racistes dans la peau des dominés victimes, c’est tout le dévoiement du système social qui est montré, avec ses inégalités persistantes et ses préjugés. Je vous laisse imaginer l’impact à l’époque de la sortie (avec le contexte du combat des Noirs pour leurs droits, la guerre du Viêt Nam, Malcolm X assassiné en 1964, Martin Luther King la même année que la sortie du film…).
Une impitoyable critique sociale démontrant toute l’absurdité d’une société fondée sur la religion, les préjugés, et l’absence de réflexion (l’œil avisé notera la réutilisation des singes de la sagesse sur l’une des scènes les plus importantes), et qui soulève au final la question de la prolifération nucléaire.
Et si le fond est parfait, la forme est à l’avenant. Les acteurs sont excellents, le maquillage de singe est bluffant encore aujourd’hui (on notera d’ailleurs que les singes de la version Burton sont également des acteurs costumés et maquillés, pas de SFX non plus), les paysages sont magnifiques, la séquence de la chasse assomme toujours autant et, si les dialogues peuvent paraître un peu convenus, ils n’ont pas vraiment perdu de leur efficacité.
Peu d’action, mais beaucoup de réflexion, pour une perle du cinéma de science-fiction et d’anticipation envers laquelle le seul reproche qui me vient à l’esprit est la vague de suites…
Avengers
Commentaires » 1Casting
Robert Downey Jr, Chris Evans, Chris Hemsworth, Mark Ruffalo, Scarlett Johansson, Jeremy Renner, Samuel L.Jackson, Tom Hiddleston…
Date de sortie
25 avril 2012
Durée
2H22
Genre
Action/Fantastique
D’après Les Vengeurs, crossover de personnages Marvel
Synopsis
Lorsque Nick Fury, le directeur du S.H.I.E.L.D., l’organisation qui préserve la paix au plan mondial, cherche à former une équipe de choc pour empêcher la destruction du monde, Iron Man, Hulk, Thor, Captain America, Hawkeye et Black Widow répondent présents.
Les Avengers ont beau constituer la plus fantastique des équipes, il leur reste encore à apprendre à travailler ensemble, et non les uns contre les autres, d’autant que le redoutable Loki a réussi à accéder au Cube Cosmique et à son pouvoir illimité…
Avis
Ok, d’accord, dans les faits, ça vole pas haut côté idée.
Un gros méchant, une guerre, une équipe de héros, et on castagne.
Seulement, si ça vole pas haut de ce côté, c’est parce que tout le reste a été dit depuis Iron Man, en 2008, qui signait le départ de la phase 1 du Marvel Cinematic Universe, dont le point d’orgue est atteint ici, dernière partie d’un gros chantier cinéma de plusieurs heures partagé entre Iron man 1 et 2, Captain America, Thor…
Alors, la mise en place, on s’en fout
Quand on nous annonce que Joss « Master Geek » Whedon va mettre en scène la réunion de la plus grosse équipe de super héros connue, on veut juste que ça décoiffe. Et on est servi !
Tout ce qu’on pouvait attendre des Vengeurs est là : une équipe qui se met lentement en place, un Tony Stark qui s’offre les répliques les plus énormes, de l’humour un peu partout, de l’action à s’en décoller la rétine, et une scène post générique ouvertement destinée à faire planer tous les geeks Marvel de la planète mieux qu’avec n’importe quelle came !
On regrettera juste que la Veuve Noire soit toujours aussi peu développée que dans Iron Man 2 et que Oeil de Faucon n’ait droit à rien à part de l’action. La faute à un film solo inexistant, contrairement aux autres, pour ceux-là.
Allez, ça sera rattrapé avec les films de la phase 2
On pourra peut-être aussi regretter que Cap ne balance pas le célébrissime « Vengeurs… RASSEMBLEMENT ! », d’autant qu’il y avait la place, mais là, c’est pas grand chose
Vous aurez compris, c’est d’abord et avant tout destiné aux fans de Marvel, ceux qui ont grandi avec les comics et qui, comme tous les fanboys qu’ils sont, ne rêvaient que de voir leurs héros sur grand écran.
C’est pas poussé, mais ça n’a jamais eu vocation à autre chose que de divertir avec un paquet de pop corn à la main, ça s’assume comme tel, et surtout, ça le fait bien.
What else ?
Qui veut la Peau de Roger Rabbit
Commentaires » 2Casting
Bob Hoskins, Christopher Lloyd, Joanna Cassidy, Stubby Kaye, Alan Tilvern…
Date de sortie
18 octobre 1988
Durée
1H43
Genre
Comédie
D’après Who censored Roger Rabbit ? de Gary K.Wolf
Synopsis
Roger Rabbit est au trente-sixième dessous. Autrefois sacré star du cinéma d’animation, le lapin blanc est fortement préoccupé pendant les tournages depuis qu’il soupçonne sa femme, la sublime Jessica Rabbit, de le tromper. Le studio qui emploie Roger décide d’engager un privé, Eddie Valliant, pour découvrir ce qui se cache derrière cette histoire bien plus complexe qu’il n’y parait !
Avis
Un classique du cinéma. Un film culte parmi les cultes, détenteur de 4 Oscars. Voilà ce qu’est ce film, qui fonctionne toujours aussi bien malgré les années. Le défi technique de donner vie aux Toons dans un environnement réaliste n’est pas nouveau pour l’époque (Mary Poppins, Peter et Elliott le Dragon l’avaient déjà fait, par exemple), mais ce film est bien le premier à le faire aussi bien et de façon aussi réaliste.
Et si le film assure du côté technique, il est loin de démériter côté rythme et humour. On démarre avec un cartoon qui nous permet d’arriver sur le tournage et, de là, ça fuse à un rythme effréné, Roger est intenable, son duo avec le désabusé Valiant est parfait, Christopher Lloyd est juste incroyablement terrifiant, et le doublage de Pierre Hatet (pour Lloyd, évidemment) et de Luq Hamet (pour Roger) est tout aussi bon que sur Retour vers le Futur et ils justifient la VF à eux seuls.
Ce film est juste un vrai film noir, bourré d’humour cynique et d’allusions régulièrement en-dessous de la ceinture, avec des séquences plus dures que d’habitude dans un Disney (la chaussure… La chaussure, quoi !!! T__T), ce qui explique la production via TouchStone, Zemeckis ayant (fort heureusement) refusé toute retouche.
Mais en plus de tout ça, c’est aussi la seule et unique occasion de voir réunis des personnages Disney et Warner, pour plusieurs monuments d’humour bien cartoonesques. Une scène vaut à elle seule le visionnage, de ce côté : Donald Duck et Daffy Duck, soit les deux canards les plus irascibles et champions de la mauvaise foi du dessin animé, réunis dans un numéro musical absolument… explosif !
Bref, Qui veut la Peau de Roger Rabbit, c’est comment ressusciter l’esthétique et le fond du film noir des années 40, associés aux dessins animés de l’époque, et dirigé par un petit prodige de la comédie qui a littéralement dynamité le cinéma des 80′s rien qu’avec ça et Retour vers le Futur ! Un must see, un classique, un incontournable.
Inquisitio
Commentaires » 2Statut
Terminée
Saisons
1
Épisodes et format
8 x 52 min environ
Année de production
2012
D’après Inquisitio, de Nicolas Cuche
Casting
Vladislav Galard, Aurélien Wiik, Annelise Hesme, Olivier Rabourdin, Hubert Saint-Macary, Quentin Merabet, Lula Cotton Frapier, Yves Jacques, Michaël Vander-Meiren, Anne Brochet…
Synopsis
1378. Le Grand Schisme ravage la chrétienté, qui se voit affublée de deux Papes. Urbain VI à Rome, et Clément VII en Avignon. Des combats font rage entre les deux camps, qui veulent réunir l’Église chacun à leur botte. C’est dans ce contexte troublé qu’on retrouve des religieux crucifiés dans la région de Carpentras. Clément VII confie l’enquête au Grand Inquisiteur Guillermo Barnal, au passé trouble, et à son novice, Silas. Une enquête qui les mènera très loin…
Avis
Pour une fois qu’une fiction française fait des efforts côté idée et intrigue, on va tout de même faire l’effort de voir si ça vaut le coup, non ? Pour le côté adaptation, je précise que le livre est sorti peu avant la diffusion de la série. J’imagine donc que les deux projets ont été menés en même temps en parallèle, mais je ne peux pas être sûr. Bref, j’ai donc regardé Inquisitio. Et je n’ai pas été déçu.
On va commencer par balayer la polémique. Inquisitio est une fiction qui utilise un cadre historie et des personnages réels, mais ne prétend en aucun cas relater la vérité historique. Donc, inutile de venir parler d’éléments comme « Sainte Catherine de Sienne n’était pas une terroriste fanatique ! » ou « L’Inquisition française était plus souple que l’espagnole ! ». On va rester sur le côté fiction, sinon, autant classer l’affaire tout de suite.
Très rapidement, Inquisitio se montre ouvertement placé quelque part entre Le Nom de la Rose et Les Piliers de la Terre. Plus particulièrement le premier. Un duo d’enquêteurs religieux (un expérimenté et un novice), les connaissances scientifiques de Barnal, des meurtres étranges, un complot, dans une minisérie à la reconstitution visuelle franchement bien foutue, et dont la direction artistique vient donc rappeler le second cité.
Soyons clairs, ce n’est du niveau ni de l’un ni de l’autre, mais c’est largement assez bien mené pour être prenant tout du long. L’ensemble offre en effet un thriller sur fond de religion et d’affrontements ethniques et idéologiques qui est loin d’être déplaisant, et assez bien porté par ses acteurs.
On pourra regretter que Vladislav Galard (Guillermo) surjoue pas mal et que la caricature de l’Église soit pas mal poussée, sans oublier une grosse corde (non, même pas une ficelle, tant c’est énorme) concernant les deux protagonistes principaux. Malgré tout ça, la série se laisse suivre de par son ambiance réussie et son scénario assez développé, on ne s’ennuie pas tout le temps que ça dure.
Donc, oui, nous trouvons là quelques défauts assez régulièrement inhérents aux productions françaises, mais qui sont finalement très secondaires, tant c’est prenant. Au final, Inquisitio est une belle petite surprise, qui ne révolutionnera pas la fiction en général (surtout avec les deux œuvres précédemment citées et passées avant), mais offre son lot de divertissement et rassure quant à la capacité française à produire de bonnes choses si tant est qu’on accepte de prendre un minimum de risques.
Donc, ne boudez pas et évitez de regarder d’un œil trop historique, et ça devrait faire son office =)
The Thing
Commentaires » 0Casting
Kurt Russell, Wilford Brimley, Keith David, David Clennon…
Date de sortie
3 novembre 1982
Durée
1H49
Genre
Fantastique/Horreur
D’après la nouvelle La Chose d’un Autre Monde, dans le recueil Le Ciel est Mort, de John W.Campbell
Synopsis
Antarctique, hiver 1982. Un groupe de scientifiques américains découvre, sur une base norvégienne dévastée, un corps étrange et le ramène à la base pour l’étudier. Mais ils ignorent encore qu’ils ont ramené une forme de vie inconnue et particulièrement dangereuse…
Avis
The Thing est adapté d’une nouvelle de 1934, qui avait déjà été adaptée en 1951, avec La Chose d’un Autre Monde. Mais il y a bien autre chose à quoi le comparer : Alien, de Ridley Scott, sorti trois ans plus tôt.
Alien. The Thing. Ou comment exploiter une même idée de deux façons différentes et marquantes, pour donner naissance à deux perles. Les deux films ont ainsi en commun le huis clos dans un milieu hostile (un vaisseau perdu dans l’espace, une base météo en Antarctique), une équipe réduite sur les lieux, et un âpre combat pour survivre. Mais ça s’arrête là. Là où Ridley Scott nous fait expérimenter la peur et laisse de l’espoir à la fin, John Carpenter nous montre comment faire naître la paranoïa dans un groupe soudé et nous laisse sur une fin amère.
Car c’est bien dans le traitement de la menace que les deux films divergent et font naître deux visions différentes de la peur. Dans Alien, la menace est clairement identifiée, un corps étranger à l’apparence bien spécifique, et chacun peut compter sur les autres pour le couvrir. Ici, ce n’est pas possible, car l’entité prend l’apparence de son hôte jusqu’à ce qu’elle se montre à nouveau. Aucun aspect bien défini, aucun moyen de l’identifier, la menace ne vient plus vraiment de l’extérieur, elle se débrouille pour se masquer à l’intérieur.
Ainsi naissent la paranoïa et la suspicion. Qui est digne de confiance ou pas ? Y a-t-il moyen de l’arrêter ? Ne veut-il pas mieux tuer tout le monde par sécurité ? Les personnages d’Alien sont confrontés à la peur et leur désir de survivre, Carpenter les confronte en plus directement à eux-mêmes, à la peur de l’autre, les heurte à leur morale, et les fait sombrer dans la folie. Là se cache tout l’enjeu du film, avec, au final, une seule question à vraiment poser à soi-même pour chaque personnage : jusqu’où suis-je prêt à aller pour survivre ?
Et ça, chacun l’apprendra durant ce combat…
Avec peu de budget, on peut faire de grandes choses, comme le prouve ce film qui n’a pas vieilli, si ce n’est par la qualité des effets visuels, qui font aujourd’hui très grand guignol, mais offraient leur lot de frayeur à la sortie. Il nous reste tout de même une sublime ambiance de flippe et un développement prenant. Et, quelque part, c’est tout ce qu’on demande à un film du genre, non ? Quand, en plus, il a un fond travaillé, comme c’est le cas ici, c’est encore mieux.
The Thing est un film culte du genre, au même titre que Alien, et c’est mérité dans les deux cas.
Green Lantern
Commentaires » 4Casting
Ryan Reynolds, Blake Lively, Peter Sarsgaard, Mark Strong, Temuera Morrison, Tim Robbins…
Date de sortie
10 août 2011
Durée
1H54
Genre
Action/Fantastique
D’après le personnage de Green Lantern, créé par Bill Finger (également co-créateur de Batman) et Martin Nodell
Synopsis
Dans un univers aussi vaste que mystérieux, une force aussi petite que puissante est en place depuis des siècles : des protecteurs de la paix et de la justice appelés Green Lantern Corps, une confrérie de guerriers qui a juré de maintenir l’ordre intergalactique, et dont chaque membre porte un anneau lui conférant des super-pouvoirs. Mais quand un ennemi du nom de Parallax menace de rompre l’équilibre entre les forces de l’univers, leur destin et celui de la Terre repose sur leur dernière recrue, le premier humain jamais choisi : Hal Jordan.
Hal est un pilote d’essai talentueux et imprudent, mais les Green Lanterns ont un peu de respect pour les humains, qui n’ont jamais exploité les pouvoirs infinis de l’anneau auparavant. Hal est clairement la pièce manquante du puzzle et il possède, en plus de sa détermination et de sa volonté, une chose qu’aucun des autres membres n’a jamais eu : son humanité. Soutenu par son amour d’enfance, le pilote Carol Ferris, Hal doit rapidement maîtriser ses nouveaux pouvoirs et vaincre ses peur, pour prouver qu’il n’est pas que la clé pour vaincre Parallax… mais peut-être le plus grand Green Lantern de tous les temps.
Avis
On va vous résumer le film en un mot, j’irai plus vite : CLICHÉ ! Voilà, merci, au revoir !
- Hep, hep, hep, reviens ici, tu veux !! Tu vas me faire le plaisir d’expliquer plus en détail aux lecteurs, là.
- Raah, il le faut vraiment, chef ?
- Oui, et vite, je veux cette critique pour hier.
Ah, les rédacteurs en chef… Oui, je sais, j’assure le poste comme celui de rédacteur et tous les autres, voyez ce que je m’inflige pour vous. Bref.
Green Lantern est donc l’adaptation du comics du même nom. Pour ceux qui ne situeraient pas, Green Lantern, c’est le petit en tenue verdâtre dans la Ligue de Justice, avec un anneau qui matérialise tout ce qu’il veut. Et donc, le petit gars, comme les autres, a droit à sa série solo. Et donc, évidemment, au bout d’un moment, à son film.
Et là, on arrive au premier problème, au niveau international, qui peut expliquer en partie beaucoup de choses concernant le niveau du film… Est-ce qu’un seul d’entre vous, amis lecteurs francophones, connaît les aventures solo d’un personnage de la Ligue de Justice, dès qu’on parle de quelqu’un d’autre que Batman, Superman, ou même, dans une moindre mesure, Wonder Woman ? Je ne parle pas de Flash, parce que s’il n’avait pas eu sa série télé (très vite expédiée, un pilote et 21 épisodes, et salut) dans les années 90, on se poserait la même question.
Je suis prêt à parier que j’ai 90% de réponses négatives à cette question.
Et ça peut donc expliquer la teneur du scénario, qui se résume donc à un seul mot, comme dit dès le début : cliché. C’est tellement bourré de clichés qu’on se demande si ce film n’est pas un album photo !
On fait un petit récapitulatif ? Allez, c’est parti, foire aux clichés, deux pour le prix d’un, profitez.
Le Maaaaaaaaaaaaaal qui revient après des années de sommeil ? Ok.
Le grand héros légendaire qui se fait démolir comme une merde avant de désigner un successeur in extremis avant sa mort ? C’est bon.
Le héros qui vit dans l’ombre de papounet et repousse les limites pour masquer sa peur ? Check.
La copine qui vit aussi dans l’ombre du paternel et sait pourquoi l’Anneau a choisi le héros parce que, évidemment, lui ne comprend pas tout de suite/refuse de l’admettre ? Parfait.
Le grand méchant complice plus ou moins malgré lui qui est une vieille connaissance des deux susnommés et qui vit ENCORE dans l’ombre du paternel ? Réglé. Oui, le scénariste doit avoir un compte à régler avec son père, là, je vois que ça, vu les trois personnages…
Le héros qui se découvre lentement et va, évidemment, après une semaine seulement à porter l’Anneau, éliminer définitivement le Maaaaaaaaaaaaaaal ? Mais oui, tant qu’on y est.
Bon, je ne vous fais pas le compte complet, on y serait encore demain. Bien évidemment, il fallait aussi de l’humour et un quota ethnique avec un physicien qui ne sert à rien.
Bref, un ramassis de clichés, avec des acteurs qui font le minimum syndical, et des effets spéciaux qui varient entre la CGI type jeu vidéo et le pas mal.
D’accord, Green Lantern n’est pas particulièrement connu à l’international, mais devait-on obligatoirement avoir droit à ça en guise de scénario ?
Cela dit, l’ensemble n’est finalement pas si désagréable à suivre. Merci à Martin Campbell. On parle quand même du monsieur qui nous a fait Goldeneye (le meilleur 007 période Brosnan) avant de revenir à la licence avec le sublime Casino Royale, et à qui on doit aussi Le Masque de Zorro et La Légende de Zorro. Alors, l’action et le fun, il connaît. Et c’est bien grâce à un certain talent à la mise en scène et au rythme que ce film se révèle suffisamment agréable pour meubler un dimanche soir. Mais bon, il existe quand même bien mieux, hein, ça ne dépasse pas le stade du « moyen, mais plutôt sympa ». À réserver aux gros accros des super-héros version ciné et aux enfants, quoi.