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Le McGuffin
Ah, le McGuffin. Alors, lui, je l’aime. Si. Vraiment. Enfin, quand c’est bien fait. Mais inutile d’aller trop vite, commençons par le commencement : c’est quoi, un McGuffin ?
Hé bien, c’est tout simple. On doit le terme à Alfred Hitchcock, mais la pratique existait déjà avant lui. Le McGuffin, donc, c’est l’objet des mouvements des personnages, le cœur de l’intrigue. Mais alors, me demanderez-vous, pourquoi ce terme particulier pour ce qui est présent dans absolument toutes les œuvres ?
Tout simplement parce que la particularité de ce que l’on va appeler le McGuffin est qu’il n’apparaît pas. Jamais. Ou alors, pas avant la fin. Il est sans cesse évoqué, il est le centre de toutes les attentions, ce qui justifie chaque action des personnages, mais pas une fois il n’apparaît, donc, ou ne le fait qu’à la toute fin. En clair, il est le prétexte à toutes les péripéties, mais rien de plus.
C’est-à-dire que ce qu’il est ou n’est pas n’est finalement pas important, ça pourrait être n’importe quoi, l’essentiel étant qu’il définisse les personnages et l’intrigue. D’où une description sommaire voire inexistante et aucun détail précis sur l’objet. Il peut même être un être humain, après tout.
Bien sûr, les exemples ne manquent pas. Les documents secrets de La Mort aux Trousses, et bien d’autres objets dans d’autres films de Hitchcock, la statue du faucon maltais dans le roman et le film du même nom, le colonel Kurtz dans Au Cœur des Ténèbres et son adaptation Apocalypse Now (ou colonel Conrad dans son adaptation jeu vidéo Spec Ops : The Line), le One Piece dans le manga éponyme, et on en passe…
Bref, le McGuffin, c’est un prétexte. À deux choses : la série de péripéties de l’intrigue et une galerie de personnages bien campés. Ce qui demande, évidemment, un gros travail d’écriture sur ces deux points. Et quand c’est bien fait, ça vous donne juste des œuvres énormes ^^
3 Commentaires pour “Le McGuffin”
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Alors on va voir si j’ai bien compris (^^) : dans Citizen Kane, Rosebud est donc un McGuffin ?
18 août, 2013 à 17:00Yep
18 août, 2013 à 18:47Kane aurait pu tout aussi bien pu dire « Saucisson » à sa mort que ça aurait été pareil. C’est ce dernier mot qui est prétexte à l’enquête du journaliste et au film entier, avec la séquence finale qui nous dit de quoi il s’agissait donc.
Un petit commentaire qui n’a rien à voir pour te dire que je t’ai tagué: http://gigi-sempai.blogspot.fr/2013/09/ouaaaaah-jai-ete-tagueeeeee.html
13 septembre, 2013 à 18:53